Concert-chorégraphique
Interprétation libre du Sacre du printemps d’Igor Stravinsky
Chorégraphie David Drouard
Avec (S)acre, pour neuf danseuses et trois musiciennes-compositrices, David Drouard choisit de s’inspirer du Sacre du Printemps, ballet créé en 1913 sur la musique d’Igor Stravinski, en s’attachant à la place de la femme.
À rebours de la vision de l’Élue sacrifiée par les vieux sages dans le ballet originel, un groupe de neuf héroïnes constitue une sororité et résiste aux puissances d’oppression. Il choisit de les mettre en scène dans un théâtre à l’abandon, en partie recouvert par la végétation. Avec cette lutte des femmes pour rester en vie, en écho à celle de la nature sauvage qui refait surface, le chorégraphe plonge au coeur d’une fresque tribale sur une musique punk rock jouée en direct.
Ce (S)acre tout féminin, pas loin d’un concert de danse ou d’une installation végétale, a été imaginé en complicité avec le jardinier et architecte-paysagiste Gilles Clément. Il marque le point final d’un ensemble de trois spectacles de David Drouard autour des mythes contemporains qui rassemblent Faune (2012) et (H)ubris (présenté en 2015 dans le cadre du Festival).
Avec Aude Arago, Julie Coutant, Karima El Amrani, Ingrid Estarque, Delphine Gaud, Lea Helmstädter, Marie Marcon, Coline Siberchicot, Léonore Zurfluh
Musique live Agathe Max, Emilie Rougier, Simone Aubert
Assistante Maryann Perrone
Architecte paysagiste, jardinier Gilles Clément
Lumières Eric Soyer assisté de Julien Guenoux
Assistants à la création musicale Eric Aldéa, Ivan Chiossone
Scénographie Pierre Henry Marsal
Conseiller à la dramaturgie Florian Gaité
Costumes Salvador Mateu Adujar
Extrait musical du Sacre du Printemps d »Igor Stravinski
Se confronter à l’œuvre de Stravinsky n’est pas un petit défi quand on sait le nombre d’auteurs chorégraphes du 20e siècle à avoir créé leur Sacre.
L’histoire raconte que la pièce a fait scandale à sa création au Théâtre des Champs-Elysées en 1913. La musique comme la chorégraphie de Nijinski en prennent alors pour leurs grades. S’approprier le Sacre en revient donc à s’inscrire concrètement dans l’histoire de la subversion au théâtre.
Pour ce dernier volet du triptyque que j’ai ouvert par (F)aune, puis (H)ubris, j’ai le désir de prolonger naturellement deux de mes axes de recherche : l’hybridation et l’œuvre collaborative. Et comme souvent dans ma démarche, je cherche à créer un lien direct entre la musique et le corps, en faisant coïncider pulsation rythmique et mouvement organique, jusqu’à parfois un effet hypnotique.
Partant de l’œuvre de Nijinski, ce (S)acre pose la question essentielle de la présence des femmes, de leur force, face à une domination multiséculaire des hommes. Prenant le contrepied de la pièce originelle, cette création fait émerger une communauté de douze interprètes pour montrer non pas une Elue – vierge, sacrifiée – mais des « Elues » qui évoquent la résistance des femmes. Ces femmes incarnant ainsi un groupe de « sœurs » qui survivent malgré la puissance qui s’exerce contre elles. Cette résilience qui se noue via cette sororité trouve son écho dans le milieu naturel : là où les femmes sont opprimées par l’homme, la nature est mise à mal par l’humanité.
La nature sera donc représentée sur scène par un paysage de type «rudéral», soit une nature minimale qui revient là où elle n’était plus, en analogie à cette résistance féminine qui traverse les époques.
Cette pièce conjugue ainsi l’envie de penser une infinité de croisements entre un rythme ritualisant, sorte d’appel universel de cette nécessité d’être, propre à la composition originale de Stravinsky et le live d’un groupe féminin rock, en passant par des paysages de corps végétaux, déployés comme des rhizomes.
Entre confusion des corps et résurgences du rythme tribal, Sacre célèbre, convoque et fait danser les mouvements d’une nature qui reprend ses droits sur les constructions contemporaines.
David Drouard
David Drouard, né en Mayenne, se découvre danseur et chorégraphe à 15 ans. Il se forme au Conservatoire de Nantes.
Au Conservatoire national supérieur de Lyon, il rencontre Odile Duboc, femme déterminante dans l’histoire de la danse contemporaine française et qui fut la chorégraphe et directrice du Centre chorégraphique national de Franche-Comté à Belfort.
David Drouard commence sa carrière à 19 ans et signe auprès d’Odile Duboc et du CCN de Belfort pendant plusieurs années. Il découvre Jiri Kylian au Nederlands Dans Theater comme assistant chorégraphe de Lionel Hoche. Il expérimente parallèlement le théâtre et le cinéma en participant à la réalisation d’un court métrage commandé par ARTE au Luxembourg intitulé Era Méla Méla.
Il pousse sa réflexion en créant Gravity, un quatuor, présenté au Festival d’Avignon en 2008. Il affirme son style et son langage en recevant le Premier Prix de la Fondation Noureev au Concours international de Danse de Paris.
David Drouard s’enrichit d’expériences diverses, ainsi au fil de ses projets il rencontre Marie-Agnès Gillot danseuse étoile de l’opéra de Paris et qui participe à l’une de ses créations en 2008, Georges Momboye sur la création de l’Anneau de Salomon, la maison Hermès sur plusieurs contrats de créations Internationales. Le résultat de ses expériences en est d’autant plus marquant que la traversée de ces divers univers est au cœur de sa pratique de la danse.
Actuellement, il collabore avec Michèle Noiret à Bruxelles sur la pièce Hors Champ et sur le solo de Michèle Noiret Palimpseste présenté pour la première fois au Festival d’Avignon en 2015.
Production D.A.D.R. Compagnie.
Coproduction Théâtre de Laval, ONYX – St Herblain, Théâtre de Suresnes Jean Vilar, Espace Malraux- scène nationale de Chambéry, THV de Saint-Barthélémy d’Anjou. L’association Chantier est soutenue par L’Etat-Préfet de la région des Pays de la Loire (DRAC), le conseil régional des Pays de la Loire, le conseil général de Mayenne, la ville de Laval. Cette création a bénéficié d’accueil en résidence aux Théâtre Paul Eluard de Bezons – scène conventionnée, Festival Lieux Mouvants – Centre Bretagne, Théâtre de Laval, ONYX – St Herblain, Théâtre de Suresnes Jean Vilar, La Briqueterie.