• Saison 2016-2017
Salle Aéroplane
1h
Dès 8 ans
Création

Chorégraphie Abou Lagraa

Trois ports pour un quatuor. Avec deux hip hopeurs et deux danseurs contemporains de sa compagnie La Baraka, Abou Lagraa, assisté de son épouse Nawal, invite le public à un voyage chorégraphique entre Hambourg, Alger et New York.

Chacune des trois villes est une porte ouverte sur un continent : les sons électroniques de la scène techno allemande, le chaâbi — la musique arabo-andalouse algéroise —, les chansons ave l’accent de Fernandel, et l’énergie d’un hip hop né il y a quarante ans sur les trottoirs du Bronx. De l’Afrique à l’Europe, de l’Amérique au bassin méditerranéen, Abou Lagraa brasse les lumières, les rythmes et les cultures dans un métissage revendiqué, qui s’incarne jusque dans ses interprètes. Venu du Sénégal, de la Côte d’Ivoire, du Liban ou d’Italie, chacun d’eux apporte à cette déambulation, la richesse de sa danse et de sa personnalité. Quant au mot Dakhla, qui signifie « entrée » en arabe, c’est le nom d’une ville marocaine posée au bord de l’Atlantique. Une porte ouverte sur le rêve d’un monde sans frontières.

Chorégraphie Abou Lagraa

Danseurs Ludovic Collura, Diane Fardoun, Nassim Feddal et Amel Sinapayen

Assistante chorégraphique Nawal Lagraa
Musique additionnelle et arrangements musicaux Olivier Innocenti
Lumières Sandrine Faure

Musiques
Prince, It’s gonna be a beautiful Night
Mike Dehnert, Palindrom
Kaytranada, Lite spots
Cheikh Liamine, El Djazair Ya Hbibti (Algérie mon amour)
Orchestre El Gusto, Duo Rabbin/Muezzin

 

Le titre arabe « Dakhla » signifie « l’entrée » en français. Quatre danseurs, deux danseurs hip-hop dont un du Ballet Contemporain d’Alger et deux danseurs contemporains, nous embarquent dans un voyage musclé en destination de trois villes et ports maritimes : Hambourg, Alger et New-York.
Ce qui m’interpelle et m’intéresse dans ce voyage chorégraphique, c’est le passage dans différents mondes, différentes cultures, de l’Europe à l’Afrique en passant par le continent américain.
Ces trois ports d’attaches nous invitent à découvrir trois villes emblématiques : Alger la blanche, New York l’insolente, la ville qui ne dort jamais et Hambourg l’une des plus grandes scènes de musique techno d’Europe. Ces trois villes que j’aime et que je connais symbolisent pour moi des portes, celles des hommes aux cultures multiples, celles de l’Europe et de l’Orient. Des portes sur lesquelles déferlent des vagues au parfum d’Orient, d’exil et de liberté.
Dakhla est un quatuor où je retrouve la fusion de la danse contemporaine et hip hop si emblématique de mon écriture chorégraphique. Les quatre artistes portent en eux ce métissage car leurs origines sont diverses : Algérie, Français de la Réunion, Sénégal, Liban, Italie. C’est à partir de cette richesse que je compte sublimer et faire ressortir leurs personnalités, tout en jouant d’une composition chorégraphique extrêmement exigeante qui met en valeur l’espace, le métissage, la spiritualité, la froideur aussi parfois de ces différentes villes.
Dakhla est aussi un voyage musical ou j’invite le spectateur à redécouvrir la musique arabo-andalouse d’Alger, le Chaâbi, les sons électroniques du brillant DJ allemand Mike Denhert, la richesse de composition et la folie musicale des années 8o sublimée par le très talentueux et regretté « Love Symbol » Prince, sans oublier le groupe de rappeurs Clipping qui nous scande de manière critique et engagée leur vision de la société américaine en plein changement politique.
Dakhla est un quatuor de rencontre et d’espoir où l’on pourra découvrir avec émotion quatre artistes dont l’imaginaire est de revendiquer la liberté de circulation de ville en ville, dans un monde que j’ose rêver… sans aucune frontière, ni tabou. 

Abou Lagraa (décembre 2016)

Abou Lagraa

Né en France de parents algériens, Abou Lagraa débute la danse à 16 ans à Annonay (Ardèche) avant d’entrer au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Lyon. Il entame sa carrière de danseur interprète au S.O.A.P. Dance Theater Frankfurt auprès de Rui Horta dont il devient l’assistant sur un projet au Gulbenkian de Lisbonne. Très vite remarqué, il travaille avec Robert Poole, Denis Plassard et Lionel Hoche.
Par deux fois, ses qualités d’interprète sont récompensées : en 1998 par le 2ème Prix d’interprétation au Concours international de danse contemporaine de Paris et en 2009, par le Prix du Meilleur Danseur International 2009 décerné par l’International Movimentos Dance Prize.
En 1997, il fonde la Compagnie La Baraka avec laquelle il est accueilli régulièrement par des structures partenaires : Après quatre années en tant qu’artiste associé à Bonlieu, Scène Nationale d’Annecy, Abou Lagraa et sa compagnie sont accueillis en résidence de production aux Gémeaux, scène nationale de Sceaux de 2009 à 2014. En 2015-2016, Abou Lagraa est artiste associé à la Maison de la Danse à Lyon. Rapidement, la renommée de la Compagnie franchit les frontières et les tournées s’enchaînent partout en Europe mais également aux Etats-Unis, en Algérie, en Tunisie, en Russie, en Chine et en Indonésie…
Parallèlement à son travail au sein de sa compagnie, Abou Lagraa est régulièrement sollicité par de grandes structures. En 2001, il crée Fly, Fly pour le CCN Ballet de Lorraine, cette pièce entrera par la suite au répertoire de l’ABC Dance Company de St Pölten en Autriche. En 2003, il crée pour les étudiants de 2ème année du Centre national de danse contemporaine d’Angers, puis en 2007 pour les élèves de la Hochschule de Francfort et les élèves du Centre Méditerranéen de Danse Contemporaine de Tunis. En 2006, il entre au répertoire du Ballet de l’Opéra National de Paris avec Le Souffle du Temps, une création, pour 21 danseurs dont 3 étoiles (Marie-Agnès Gillot, Manuel Legris, Wilfried Romoli). Enfin, en 2008, il est l’invité du Memphis Ballet (USA) pour lequel il écrit Everyone’s one. Dès 2008, en collaboration avec le Ministère de la Culture français, le Ministère de la Culture algérien et l’Agence Algérienne pour le Rayonnement Culturel, il travaille avec Nawal Lagraa – Ait Benalla à l’élaboration d’un « Pont Culturel Méditerranéen », projet de coopération franco-algérienne pour le développement de la danse et d’échanges artistiques, fondé sur un programme de formation et de création. Dans ce cadre, il se voit confier en juillet 2009, la chorégraphie de la Cérémonie de Clôture du 2ème Festival Culturel Panafricain d’Alger. En 2010, il crée le Ballet Contemporain d’Alger avec une première pièce NYA dont le succès aboutit à plusieurs tournées nationales et internationales. Cette pièce sera distinguée en 2011 avec le Grand Prix de la Critique au titre de « La meilleure chorégraphie de l’année ».

Ce retour aux sources lui a inspiré sa création 2013 El Djoudour (Les racines). A la fois contemporaine et métissée, cette pièce, issue d’un compagnonnage fructueux entre sa propre compagnie française et le Ballet Contemporain d’Alger a ouvert la manifestation « Marseille- Provence 2013, Capitale Européenne de la Culture ».
En 2015, pour la première fois, Abou Lagraa travaille sa chorégraphie à partir d’une narration poétique préexistante au mouvement et s’associe au metteur en scène Mikaël Serre pour créer Le Cantique des Cantiques dont la première mondiale a lieu en septembre 2015 pour l’ouverture de saison de la Maison de la Danse de Lyon.
En 2016, il devient l’ambassadeur de la fondation BNP Paribas pour son programme de solidarité internationale « DREAM UP » pour la transmission de l’art chorégraphique en faveur de la jeunesse défavorisée.

Production Cie La Baraka. Coproduction Théâtre de Suresnes Jean Vilar / Suresnes Cité Danse 2017. 
Avec le soutien de l’Adami et du CCNR – direction Yuval Pick, pour le prêt studio. Résidence de création Annonay Agglo – En scènes