Texte Vaslav Nijinski
Mise en scène Brigitte Lefevre et Daniel San Pedro
Pour les amateurs de la danse, il est peu de lecture aussi émouvante que les quatre Cahiers écrits à l’hiver 1918, par le plus grand danseur du XXe siècle, Vaslav Nijinski, sur le point de basculer dans la schizophrénie.
Dans ses cahiers, Nijinski raconte la vie, la mort, les sentiments, Diaghilev, la douleur, Dieu, la danse à en perdre la raison. Celui qui maîtrisait à la perfection cet art de l’équilibre propre aux plus grands danseurs, celui qui émerveillait le public par des sauts d’une puissance jamais vue, vacille irrémédiablement, bascule comme à l’intérieur de lui-même. Sur une scénographie constituée d’un plancher incliné, Brigitte Lefevre et Daniel San Pedro mettent en scène ce monologue en dédoublant le personnage de Nijinski : un comédien, Clément Hervieu-Léger, et un danseur, Jean-Christophe Guerri, interprètent cette figure d’exception, sa quête de vérité, ses pensées, « l’artiste et son double », comme aurait pu dire Antonin Artaud.
Texte Vaslav Nijinski
Texte français et adaptation Christian Dumais-Lvowski
Mise en scène Brigitte Lefevre et Daniel San Pedro
Avec Clément Hervieu-Léger de la Comédie-Française et Jean-Christophe Guerri de l’Opéra de Paris
Entretien avec Brigitte Lefevre
Vous « revenez » au plateau, en tant que metteur en scène (avec Daniel San Pedro) des Cahiers de Nijinski, en janvier prochain au Théâtre de l’Ouest Parisien…
C’est Clément Hervieu-Léger qui a été à l’initiative de ce projet. Lorsqu’il l’a évoqué nous avons eu tout de suite envie que ces cahiers puissent être mis en scène, en équipe avec Daniel San Pedro. Les Cahiers de Nijinski sont emprunts de mystère et permettent finalement différentes interprétations scéniques. Redjep Mitrovitsa, accompagné d’Isabelle Nanty, avait apporté sa propre vision avec le talent que l’on sait mais il y a d’autres possibilités de l’envisager tant la personne de Nijinski est riche et multiple. Dans sa manière même de s’exprimer et d’écrire, Nijinski se fuit en permanence, tout signale qu’il ne veut jamais être attrapé. D’emblée nous avons voulu souligner cette multiplicité par un partage, une multiplication identitaire. Très vite j’ai souhaité également un deuxième acteur dans ce projet, Jean-Christophe Guerri, que j’ai bien connu en tant que danseur à l’Opéra. Si l’aventure est multiple comme le personnage de Nijinski, il n’est pas question ici que Clément et Jean-Christophe soient les doubles de Nijinski, au contraire, il faut faire entendre une voix, des corps et leur rencontre. Une tentative permettant de rendre palpable ce qu’on ne sait pas ou que l’on ne voit pas.
En quoi Nijinski incarne-t-il la figure de l’artiste ?
Il l’incarne par sa personne, sa fragilité, son désir de fuite et celui d’être aimé. Si être aimé pour un artiste c’est être reconnu, Nijinski n’était pas reconnu pour ce qu’il aurait voulu. Il voulait être reconnu mais pas « attrapé ». Il est tout énergie. Il écrit comme il pense, il pense dans différentes directions ; il aime, il déteste, il veut être aimé, reconnu mais jamais captif. J’ai la sensation, à la lecture de ses cahiers, qu’à l’instant où il pose un mot, il en met aussitôt un autre à la suite comme pour indiquer : « ce n’est pas ce que je voulais dire » telle une scansion sans cesse rebondissante. Un danseur se nourrit de rythme et d’élan c’est cela aussi que l’on retrouve dans le texte, qui souligne le temps.
Vous allez tenter de créer une alliance entre théâtre et danse ?
Je dirais plutôt des partages des corps et du verbe. Nijinski a peur du vide, c’est le bouleversement du vrai, il ne s’agit pas de l’opposition vrai/faux : le faux pour Nijinski c’est l’autre…
Une démarche artistique pour aller vers l’abstraction la plus absolue ?
Peut-être, mais Nijinski n’est pas qu’un poète. Il peut être mystique, délirant, vulnérable… en recherche constante, avec cependant toujours sa crainte d’être vampirisé.
C’est une quête de liberté ?
C’est une quête d’identité. Marquée par sa sexualité, son érotisme, sa volonté d’épouser une femme pour fuir Diaghilev. Aimait-il ? A-t-il été aimé ? Pouvait-il aimer raisonnablement ? Il y a toujours cette ambiguïté…
En quoi vous émeut-t-il ?
Je suis touchée par son désir de résister à son entourage. Danser c’est créer l’espace bien au-delà de ce que nous pouvons être. Lorsque vous dansez, il n’y a pas d’espace assez grand. Qu’a-t-il pu ressentir alors dans son enfermement clinique…?
Il faut être fou pour être un grand artiste ?
Fou !? Il faut oser, il faut s’oublier, il ne faut pas s’autocritiquer. La pression est très forte, on demande tout à un artiste mais, finalement, c’est à lui-même qu’il demande toujours davantage.
[COLUMN]
Entretien avec Daniel San Pedro
De quelle manière avez-vous conçu cette création qui est au croisement de la danse et du théâtre ?
L’idée était justement de réunir ces deux mondes pour évoquer le plus grand danseur de son époque au moment où il arrête de danser. Clément Hervieu-Léger (de la Comédie-Française) et Jean-Christophe Guerri (ancien danseur de l’Opéra de Paris) joueront cette partition. Nous ne voulons pas que Jean-Christophe danse et que Clément joue ; pour illustrer ces deux mondes, nous souhaitons simplement croiser les deux univers.
Comment mettre en scène ce journal qui n’a rien de logique, d’ordonné ?
Au moment où son corps ne suit plus, où sa tête se met à basculer dans la folie, Nijinski se met à écrire, frénétiquement. Son corps ne bouge plus, mais sa tête, son coeur, tout ce qui est à l’intérieur de lui se met à vibrer, à s’agiter. Comme s’il se libérait de tous ses affects, de toutes ses idées, sans pouvoir s’arrêter. C’est ce point de déséquilibre qui m’intéresse. Quand on connaît l’importance du point d’équilibre pour un danseur, Nijinski tout à coup va éprouver l’extrême inverse. Déséquilibre dans sa vie personnelle, car il se retrouve entre les mains d’un médecin qui était l’amant de sa femme. Déséquilibre professionnel dans la mesure où il échappe à ceux qui l’ont vampirisé, sa femme et surtout Diaghilev. Il y a dans ce journal des passages très clairs, d’une précision saisissante, et d’autres où la raison échappe, où le sens se perd. Tout le travail avec les deux interprètes consistera à naviguer entre ces différents moments, dans un espace dédoublé. Je souhaite que leur différence d’âge et de corpulence physique alimente le trouble et la richesse du personnage, son déséquilibre. Et qu’on puisse peut-être voir aussi les fantômes qui l’entourent.
Dans quel espace faites-vous évoluer vos interprètes ?
La scénographie est justement constituée d’un plancher extrêmement pentu sur lequel il est quasiment impossible de se tenir. C’est un endroit d’inconfort et de chute, qui permettra au personnage, Nijinski, de dire pour la première fois ce qu’il pense. C’est l’endroit de sa liberté intime. Les lumières de Bertrand Couderc doivent plonger le spectateur dans la tête, la folie et la poésie de Nijinski. Nous souhaitons mettre en scène la vie de ce danseur merveilleux à l’instant précis où tout s’arrête, dans ce moment de suspens et d’introspection. On est à la frontière entre deux mondes
Pour l’homme de théâtre que vous êtes, quelle est la portée d’un tel texte ?
Quand on découvre ce journal, on ne perçoit que la folie de l’écriture. Lors d’une deuxième lecture, on découvre à quel point l’écriture est une clef qui lui ouvre la liberté, la possibilité de s’échapper de la pression de la scène, des attentes du public. Comme si enfin Nijinski pouvait se reposer, sans que cela porte à conséquence.
Brigitte Lefevre
Entrée à huit ans à l’École de danse de l’Opéra de Paris, Brigitte Lefevre est engagée à seize ans dans le corps de ballet. Durant ses années à l’Opéra, elle suit l’enseignement de Serge Peretti, Yves Brieux, Serge Perrault, Harald Lander… et d’Yvette Chauviré, à qui elle voue une grande admiration. Elle interprète les ballets de George Balanchine, Roland Petit, Maurice Béjart, Michel Descombey, Gene Kelly, sans oublier les grands ballets classiques. Très tôt intéressée par les différentes techniques de danse, elle suit les cours de jazz et de danse contemporaine avec Gene Robinson, Alwin Nikolaïs, Merce Cunningham et Paul Taylor. En 1970, elle crée sa première chorégraphie Mikrocosmos (sur une musique de Bartók) pour Jacques Garnier, Michaël Denard et elle-même, ballet qui sera présenté dans la Cour d’Honneur au Festival d’Avignon. En 1972, elle décide de quitter avec Jacques Garnier, l’Opéra, pour fonder le Théâtre du Silence et à cette même période, est sollicitée par Jean Mercure pour être Lisa dans Les Possédés d’Albert Camus, d’après Dostoïevski, qu’il met en scène au Théâtre de la Ville. Parallèlement, elle réalise plusieurs chorégraphies pour la comédie musicale et le théâtre – dans des mises en scène de Jean-Michel Ribes, Jean Mercure et Serge Peyrat – au Théâtre de la Ville. Elle chorégraphie également La Révolution Française au Palais des Sports.
En 1974, le Théâtre du Silence s’implante à la Rochelle avec pour projet, tout en faisant de grandes tournées nationales et internationales (Japon, Brésil, États-Unis…), de s’adresser à un public peu familier du monde de la danse en allant dans les écoles, dans les hôpitaux et dans des lieux où la danse n’a pas droit de cité. Le Théâtre du Silence est une des premières compagnies de danse implantées en France et outre leurs propres créations, les deux chorégraphes enrichissent le répertoire de la compagnie par des oeuvres de Merce Cunningham, David Gordon, Robert Kovitch, Lar Lubovitch, Andy Degroat. Au départ de Jacques Garnier (1980), elle assume seule la direction de la compagnie jusqu’en 1985.
Elle est sollicitée par le ministère de la Culture pour devenir Inspecteur principal de la Danse (Direction de la Musique et de la Danse) en 1985, puis Inspecteur général et première « Déléguée à la Danse » en titre jusqu’en 1992. En septembre 1992, elle est appelée par Jack Lang et Pierre Bergé pour devenir Administrateur Général de l’Opéra Garnier puis, en février 1994, Directeur-adjoint chargé de la danse, aux cotés de Jean-Paul Cluzel. Le 1er juillet 1995, elle est nommée Directrice de la Danse de l’Opéra National de Paris par Hugues Gall. Brigitte Lefevre s’attache alors à construire un répertoire vivant qui puisse se conjuguer au passé, au présent, mais aussi au futur. Tout en accordant une place importante à la tradition et au maintien des grands ballets classiques – et plus particulièrement les productions de Rudolf Noureev – elle programme régulièrement à l’Opéra les chorégraphies qui ont marqué le XXème siècle et invite des chorégraphes d’aujourd’hui à remonter des ballets ou réaliser de nouvelles pièces. Ainsi, depuis 1995, plusieurs oeuvres ont fait leur entrée au répertoire de l’Opéra national de Paris (Le Sacre du printemps en 1997 et Orphée et Eurydice en 2005 de Pina Bausch, Glacial Decoy de Trisha Brown en 2003, La Dame aux camélias en 2006 et Troisième Symphonie de Gustav Mahler de John Neumeier en 2009…) et de nombreux chorégraphes ont réalisé des créations pour la compagnie (Maurice Béjart, Trisha Brown, Mats Ek, William Forsythe, Susanne Linke, Jirí Kylián, Blanca Li, Wayne McGregor, Benjamin Millepied, José Montalvo, Laura Scozzi, Abou Lagraa, Carolyn Carlson, John Neumeier, Robyn Orlin, Roland Petit, Angelin Preljocaj, Saburo Teshigawara, Sasha Waltz, Alexei Ratmansky, Jérôme Bel…). Elle sollicite également des artistes plasticiens (Claude Lévêque, Olivier Mosset, Daniel Buren, Karen Kilimnik) ainsi que de nombreux danseurs de l’Opéra, auxquels elle confie des chorégraphies (José Martinez, Kader Belarbi, Jean-Guillaume Bart, Nicolas Paul, Nicolas Le Riche). Brigitte Lefevre a produit et animé, sur France Culture, À quoi pensez-vous ? (de septembre 2008 à septembre 2009). Elle quitte ses fonctions à la tête du Ballet de l’Opéra de Paris le 1er novembre 2014. Elle est désormais Directrice artistique du Festival de danse de Cannes pour les éditions 2015 et 2017.
Daniel San Pedro
Formé au Conservatoire National de Madrid, Daniel San Pedro est dirigé au théâtre par Jean-Luc Revol (La Princesse d’Elide, L’heureux stratagème, La Tempête, Les trente millions de Gladiator, Al-Andalus), Fabrice Melquiot (Tarzan Boy de Fabrice Melquiot), Marcel Maréchal (Les trois mousquetaires, L’École des femmes), Gildas Bourdet (L’Atelier), Jean-Luc Paliès (Carmen la Nouvelle), Franck Berthier (La Régénération, Autour de ma pierre il ne fera pas nuit), Philippe Calvario (Grand et Petit), Ladislas Chollat (Le Barbier de Séville, Le Mariage de Figaro, Trois semaines après le paradis et Après le Paradis d’Israël Horovitz), Grégori Baquet (Les Insolites), Gaël Rabas (Les Oiseaux, Mikael Kohlaas, La Comédie des erreurs), Laurent Serrano (Il Campiello). En 2012, il est Frontin dans L’Épreuve de Marivaux signé par Clément Hervieu-Léger, joue dans la trilogie Des Femmes de Wajdi Mouawad, est Francis dans Tom à la Ferme de Michel-Marc Bouchard par Ladislas Chollat (Prix SACD de la dramaturgie francophone de France, 2011).
En 2011, il co-signe, avec Clément Hervieu-Léger, la mise en scène de Contes et recettes. En 2014, il met en scène Rimbaud l’Africain (en langue Amharique et en Français), Yerma de Federico García Lorca (Théâtre 13), Le Voyage en Uruguay de Clément Hervieu-Léger (création en novembre au CNDC à Châteauvallon, puis au Princeton French Theater Festival-USA). En janvier 2015, il co-signe, avec Brigitte Lefevre, la mise en scène des Cahiers de Nijinski (création au TOP de Boulogne- Billancourt). Il travaille avec le chorégraphe Claude Brumachon (Y a ti ou pas) et tourne avec Paul Carpita (Marche et rêves, les homards de l’utopie et Les Sables Mouvants, film pour lequel il est nommé au Prix Michel Simon et reçoit le Prix d’interprétation au Festival du Jeune Comédien de Béziers), Michel Spinosa (Anna M.), Eliane de Latour (Les Oiseaux du ciel), Raymond Pinoteau (Noël en Quercy) Saïd Ould-Khelifa (Zabana) ou Philippe Triboit (Un Village français) ; en 2013, il tourne Le Bal des secrets pour France 3. De 2002 à 2005, il est artiste associé au centre national de création de Châteauvallon (direction : Christian Tamet). Il met en scène El Romancero Gitano, À la recherche du lys, Faute de Frappe, Ziryab…
En 2010, il fonde (avec Clément Hervieu-Léger), la Compagnie des Petits champs. En son sein, sont données les créations de L’Épreuve de Marivaux, Yerma de Lorca, Ziryab, Rimbaud l’Africain et Le Voyage en Uruguay. Il est également professeur de théâtre à l’École de Danse de l’Opéra National de Paris.
[COLUMN]
Jean-Christophe Guerri
Formé au conservatoire de Toulouse, Jean-Christophe Guerri entre à l’école de danse de l’Opéra de Paris (1986) et intègre le corps de ballet de l’Opéra en tant que Quadrille (1988). Il est promu Coryphée (1991) et, quelques années plus tard, est nommé Sujet (2002).
Au début de sa carrière, il interprète très vite des rôles de soliste, tels que « les deux amis » dans Le Fils prodigue et « mélancolique » dans Les Quatre Tempéraments, des ballets de George Balanchine. Choisi par Kader Belarbi, il intègre son groupe et participe aux créations du chorégraphe à l’occasion de plusieurs galas : Revivre Lundi, Salle des pas perdus, Les saltimbanques, Entre deux… Au sein de la compagnie il danse tout le répertoire des grands ballets classiques et, également des oeuvres créées pour l’Opéra de Paris : Le Parc de Angelin Preljocaj, Signes de Carolyn Carlson, Sylvia de John Neumeier, Appartement de Mats Ek, Wuthering Height de Kader Belarbi, Caligula de Nicolas Le Riche (rôle de Céréas), La petite danseuse de Degas de Patrice Bart (rôle de Degas), Les Enfants du paradis de José Martinez, Répliques de Nicolas Paul. Danseur à caractère, il est remarqué dans les Montaigus de Roméo & Juliette de Rudolf Noureev ; il est le Maure de Petrouchka de Michel Fokine, danse Aunis de Jacques Garnier, est le Fiancé des Noces de Bronislava Nijinska, la victime dans The Cage de Jerome Robbins. À partir des années 2000, il est l’un des interprètes du groupe « Incidence chorégraphique » et du groupe de José Martinez. Dans ce cadre, il rencontre les chorégraphes Claude Brumachon, Yves Favier et Nicolas Paul.
En 2010, il entame une deuxième carrière dans le monde de l’image sous-marine pour la télévision et le cinéma.
Clément Hervieu-Léger
Pensionnaire de la Comédie-Française depuis 2005, Clément Hervieu-Léger joue sous la direction de Marcel Bozonnet (Le Tartuffe), Anne Delbée (Tête d’Or), Andrzej Seweryn (La Nuit des Rois), Lukas Hemleb (La Visite Inopportune, Le Misanthrope), Claude Mathieu (L’Enfer), Éric Génovèse (Le Privilège des chemins), Robert Wilson (Fables de la Fontaine), Véronique Vella (Cabaret érotique), Denis Podalydès (Fantasio), Pierre Pradinas (Le Mariage forcé), Loïc Corbery (Hommage à Molière), Marc Paquien (Les Affaires sont les Affaires), Muriel Mayette-Holtz (La Dispute, Andromaque), Jean-Pierre Vincent (Ubu Roi, Dom Juan ou Le Festin de pierre), Lilo Baur (Le Mariage de Gogol, La Tête des autres), Anne-Laure Liégeois (La Place Royale). Il crée, dans le cadre des cartes blanches du Studio-Théâtre, un solo intitulé Une heure avant… de Vincent Delecroix.
En dehors du Français, il est dirigé au théâtre par Daniel Mesguich (Antoine et Cléopâtre), Nita Klein (Andromaque), Anne Delbée (Hernani), Jean-Pierre Hané (Britannicus), Bruno Bouché (Ce sont des choses qui arrivent), Patrice Chéreau (Rêve d’Automne). Au cinéma, il tourne avec Patrice Chéreau (Gabrielle), Catherine Corsini (La Répétition) et Guillaume Nicloux (La Reine des conne) … Conjointement à son travail de comédien, il est le collaborateur de Patrice Chéreau pour ses mises en scène de Così Fan Tutte de Mozart (Festival d’Aix-en-Provence, Opéra de Paris) et de Tristan et Isolde de Wagner (Scala de Milan). Il signe la dramaturgie de Platée de Rameau pour la mise en scène de Mariame Clément (Opéra du Rhin), et celle de La Source, dans une chorégraphie de Jean-Guillaume Bart pour l’Opéra National de Paris. Il codirige avec Georges Banu un ouvrage consacré à Patrice Chéreau, J’y arriverai un jour (Actes Sud, 2009). Il publie plusieurs articles consacrés à Racine, Haendel ou Wagner.
En 2010, il crée, avec Daniel San Pedro la Compagnie des Petits-Champs, installée à Beaumontel dans l’Eure. Pour la compagnie, il monte L’Épreuve de Marivaux (2011), qui tourne en France et aux États-Unis, collabore à Yerma, de Lorca (2013), mis en scène par Daniel San Pedro, et écrit Le Voyage en Uruguay, présenté en avant-première à l’Université de Princeton (octobre 2014) avant d’être créé au CNCDC de Châteauvallon (novembre 2014).
Il met en scène La Critique de l’École des femmes au Studio-théâtre de la Comédie-Française (2011). La saison suivante, il monte La Didone de Cavalli que dirige William Christie au Théâtre de Caen, au Grand Théâtre du Luxembourg et au Théâtre des Champs-Élysées. En avril 2014, il signe une nouvelle mise en scène du Misanthrope à la Comédie-Française. Il est également professeur de théâtre à l’École de Danse de l’Opéra National de Paris.
Il est Chevalier dans l’Ordre des Arts et des Lettres.
Production Théâtre de l’Ouest parisien/Boulogne-Billancourt.