De et avec Victoria Chaplin et Jean-Baptiste Thierrée
Lui, c’est le clown fantasque. Elle, c’est la reine des fées. Victoria Chaplin et Jean- Baptiste Thierrée ne sont que deux sur scène, mais ils se démultiplient à l’infini.
Chargé de ses valises magiques dont il extirpe chimères et loufoqueries, il arbore des perruques insensées, scotchées à l’horizontale par un vent imaginaire et la vitesse des gags qu’il enchaîne à 200 à l’heure. Il a les genoux qui chantent, se promène avec un pantin-cafetière et copine avec Jean-Louis, un lapin blanc qu’il fait surgir et disparaître à sa guise. Drapée dans de fabuleux costumes qu’elle dessine, lovée sous des ombrelles ou des soies aériennes, elle se métamorphose en bestioles fantastiques avec la légèreté d’un elfe. Elle tourbillonne sous les tissus et voilà qu’elle devient paon, autruche ou cheval. L’illusion est leur royaume, un territoire aux confins du burlesque et de la féérie que nous offrent ces incomparables artistes.
De et avec Victoria Chaplin et Jean-Baptiste Thierrée
Je ne vois pas le dessin de ma vie, mais je vois qu’une grande partie de nos spectacles vient de ma rencontre et de mon travail avec Félix Guattari, à la Clinique de la Borde. Nous nous sommes mariés là, Victoria et moi… Mais avant, en 1968, sortant à Reims d’un congrès de magie, je suis tombé sur le Grand Cirque de France d’Alexis Gruss senior (l’oncle d’Alexis Gruss du cirque « à l’ancienne »)…
J’ai alors rêvé avec lui d’un cirque différent, novateur en tous points… fantasmagorique, renouvelé dans la musique, les costumes, l’esprit… Ainsi est né en 1971, au Festival d’Avignon, grâce à Georges Goubert et Jean Vilar, le Cirque Bonjour « l’ancêtre » des nouveaux cirques. L’impact fut extraordinaire… Mais, en 1974, nous avons abandonné le Cirque Bonjour, ses fauves, sa cavalerie, son orchestre, ses trente ou quarante artistes pour créer le Cirque imaginaire avec nos enfants James et Aurélia. Puis le Cirque imaginaire est devenu le Cirque invisible…
Jean-Baptiste Thierrée
Victoria Chaplin
Quatrième enfant d’Oona et Charlie, est née à Santa Monica près de Los Angeles. Victime de la campagne du sénateur MacCarthy, « la chasse aux sorcières », toute la famille quitte les Etats-Unis et s’installe en Suisse où Victoria grandit. Elle étudie la danse et la musique classique.
Elle obtient le Molière 2006 des Costumes avec Liliane Boitel pour La Symphonie du Hanneton de son fils James Thierrée. Elle assure la mise en scène et la chorégraphie dans le spectacle de sa fille, L’Oratorio d’Aurélia.
Jean-Baptiste Thierrée
Né à Paris, fils d’ouvrier, Jean-Baptiste Thierrée est apprenti imprimeur, souffleur à la Porte Saint-Martin, puis comédien. Au théâtre, Jean-Marie Serreau lui confie un rôle dans Les Coréens de Michel Vinaver. Roger Planchon l’engage dès la création du Théâtre de la Cité en 1957. Il travaille également avec Peter Brook. A 25 ans, il fonde sa propre troupe et crée cinq spectacles en trois ans : Le Chevalier au pilon flamboyant de Beaumont et Fletcher au Théâtre du Grand Guignol, Le Revizor de Gogol au Centre Dramatique de l’Ouest, L’Auberge des Adrets à la Porte Saint-Martin, Cami Chaval avec la collaboration de Chaval à la Comédie de Paris, Midi moins cinq de Jacques Sternberg et Ylipe à l’Opéra de Liège… Au cinéma, il tourne notamment avec Alain Resnais dans Muriel, Jacques Baratier dans Dragées au poivre et Pièges, Federico Fellini dans Les Clowns. En 1968, il se tourne vers le cirque.
Victoria Chaplin et Jean-Baptiste Thierrée se rencontrent en 1969. En trente ans, ils ont produit trois spectacles : le Cirque Bonjour, le Cirque imaginaire et le Cirque invisible (depuis 1990). Jean-Baptiste Thierrée aurait aimé « n’en faire qu’un seul et le peaufiner sans cesse… ».
Le Cirque Invisible est présenté pour la première fois à Paris en 2007.
Production déléguée AskUs