Palpitante traversée hip hop avec ces trois figures aventureuses et emblématiques de la scène chorégraphique que sont Anthony Egéa, Junior et Mickaël Le Mer.
En reprenant Soli2, pièce-phare créée en 2005 pour la danseuse Emilie Sudre, Egéa entend remettre à l’oeuvre les principes actifs de ce solo fonceur pour une femme breakeuse en talons aiguilles : Emilie Schram en prendra les manettes.
En miroir, c’est une autre interprète remontée, Kalliopi Tarasidou à laquelle Junior Bosila se confronte dans sa nouvelle création intitulée Addiction. De quelle substance est accro ce duo d’artistes hors pair ? De virtuosité, de haute technique et de dépassement de soi.
Avec CrossOver, pour huit danseurs, Mickaël Le Mer, déjà repéré à Suresnes avec Rouge et Rock it Daddy, entend hybrider pour le meilleur les codes hip hop et contemporains tout en livrant des portraits en creux de chaque danseur.
Cette soirée s’annonce comme un magistral échantillonnage de talents.
Soli2
Direction artistique Anthony Egéa
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Addiction [création]
Chorégraphie et interprétation Junior Bosila
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CrossOver
Chorégraphie Mickaël Le Mer
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Direction artistique Anthony Égéa
Avec Émilie Schram
Création musicale Tedd Zahmal
Création lumières Florent Blanchon
Production Cie Rêvolution. Coproductions Office artistique de la région Nouvelle-Aquitaine, CCN – Ballet de Biarritz – scène nationale / Bayonne, Initiatives d’artistes en danses urbaines (Fondation de France – Parc de la Villette – Fonds social européen), Théâtre de Chelles. Partenaires Conseil départemental des Landes, Conseil régional Nouvelle-Aquitaine, Conseil départemental de Gironde, DRAC Aquitaine. Avec le soutien de Glob théâtre / Bordeaux, Théâtre de Corbeil Essonnes, ville de Parempuyre, association Garazikus / Saint-Jean-Pied-de-Port, Communauté de communes du Piémont Oloronais, Théâtre de Bressuire, CND à Pantin, IDDAC – Institut départemental de développement artistique et culturel en Gironde.
Présentation
Au son des talons hauts – ceux qui ont vu le film L’Homme qui aimait les femmes comprendront – avant même la silhouette moulée, à contre-jour, la figure est posée. Féminine jusqu’aux clichés, Émilie Sudre est venue en découdre. Marche de torero autour du tapis blanc, cambrée, regards de défi au public. Il faut, par parenthèse, imaginer ce qu’est alors l’arène d’une salle pleine de hip hopeurs survoltés et venus le spectacle des virtuoses s’affrontant… et l’aplomb nécessaire pour être comme Émilie, là. Elle se jette d’un coup sur le rectangle, comme un tatami, et enchaîne les variations du hip hop avec une lenteur qui témoigne d’une maîtrise impressionnante. Du haut des hauts talons la gestuelle de rue devient comme une calligraphie, une épure de funambule. Encore plus fort, elle enlève une chaussure… On imagine très bien que cet étalage de virtuosité ait fait taire bien des relents de machisme. C’était le but. À force de se prendre les bras dans sa robe moulante, la voilà femme voilée sur un air oriental. Et la gestuelle hip hop dans cet appareil devient manifeste pour une émancipation. Puis elle en arrive là, de dos, à moitié nue. Elle danse encore, avec une pudeur délicieuse, cachant le plus que la danse le permet,ses seins. La scène est d’une grande beauté, mais la démonstration est faite et il n’y a plus guère à en dire. Et cela s’achève ainsi. Soli 2 est la partie centrale d’un triptyque qu’Anthony Égéa a dévolu à une remise en cause des clichés du hip hop. Devenu autonome, la démonstration que fait Émilie Sudre s’attaque au sexisme souvent dénoncé de ce milieu, mais l’intensité de la présence, le jeu de domination de l’interprète sur le public et qui évoque la tauromachie, dépasse largement l’objectif initial. C’est aussi la Femme jouant de son attrait comme une arme, de sa séduction comme d’un pouvoir, qu’exprime ce solo. Si parfois, cela évoque Matador d’Almodovar, cela explique aussi pourquoi – et le passage dans le solo n’en est que plus important – dans certaines cultures dont sont issus certains membres de la culture hip hop, la femme est contrainte, abaissée et voilée.
Philippe Verrièle,
juillet 2007
Danseur hip hop depuis le début des années 80, passé par l’Ecole de Rosella Hightower et la danse classique, à Cannes, puis par le Dance Theater d’Alvin Ailey à New-York, Anthony Egéa possède un parcours unique et d’une richesse rare. À la tête de sa compagnie Rêvolution depuis1991, il collabore avec le Ballet de l’Opéra de Bordeaux et dirige depuis 2002 le Centre de Formation Professionnelle pour interprètes hip hop. Son écriture fait rivaliser spontanéité et précision, invention et références tout en ouvrant sur de nouveaux territoires esthétiques.
– création –
Chorégraphie et interprétation Junior Bosila dit Bboy Junior
Avec Kalliopi Tarasidou
Production 2018 Cie Même Pas Mal. Coproduction Théâtre de Suresnes Jean Vilar /Suresnes cités danse 2019 ; Théâtre de l’Arsenal / Val de Reuil ; Théâtre de l’Agora / Evry ; GPS&O / Mureau
Présentation
Addiction est bien plus qu’un spectacle supplémentaire pour son créateur Junior Bosila. Cette pièce représente l’aboutissement d’années de travail. En effet aprés avoir performé sur les plus belles scènes Françaises et Européennes avec ses Compagnies que sont les Wanted Posse (Compagnie Française) et Flying Steps (Compagnie Allemande). Junior s’était lancé en 2009, dans la création de son premier spectacle Buanattitude.
Ce spectacle à succés, qui a tourné et tourne encore auxquatre coins du globe, a permis à Junior d’acquérir la casquette de chorégraphe. Cependant se chorégraphier soi-même et chorégraphier d’autres danseurs ne représente pas le même travail.
C’est pourquoi il a travaillé dur ces dix dernières années en se nourrissant de nombreuses créations auxquelles il a assisté; en discutant aussi beaucoup avec de nombreux chorégraphes de renom qu’il a pu rencontrer tel que Sylvain Groud, Vartan Bassil ou encore Amala Dianor avec qui il a co-chorégraphié le duo Extension. C’est donc une suite logique que de vouloir aujourd’hui penser, écrire et créer sa première pièce en tant que seul chorégraphe.
Addiction est un duo entre Junior lui-même et Kalliopi Tarasidou, une danseuse Grecque.
Cette danseuse talentueuse est connue dans le milieu pour être une perfectionniste hors-pair; «un cyborg» comme certains la surnomme.
Junior quant à lui est addict à la performance, c’est d’ailleurs ce besoin, ce désir de performer qui a créé son style atypique reconnu mondialement aujourd’hui.
Sur scène nous pourrons donc observer Kalliopi dans son travail d’exécution de précision, avec des mouvements calligraphiques et une danse quasi hypnotisante.
Et d’autre part Junior, ce monstre du Hip-Hop, dans sa bulle de recherche, avec des figures plus spectaculaires les unes que les autres.
Dans leurs traits de caractères, il se rejoignent : de sa perfection Kalliopi devient performante et de son besoin de performance Junior devient perfectionniste.
Ces deux dynamismes vont ici se superposer pour s’élever et se dépasser …
[COLUMN]
Biographies
Kalliopi Tarasidou
Danseuse Hip-Hop d’origine grecque, elle débuta la danse en 2007 à l’âge de 15 ans. Ces spécialités : le Popping; le Tutting et le Waving.
C’est en 2013 que la carriére professionnelle de cette autodidacte commença vraiment avec le spectacle «Instant Acts» de la Compagnie Berlinoise du même nom, avec laquelle, elle partie en tournée en Allemagne et en Italie.
Cette même année, elle intégra la Compagnie Allemande Flying Steps pour la création du Show Red Bull Flying Illusion avec lequel une tournée Européenne est réalisée au cour des trois années suivantes.
En 2014 elle prie part au spectacle «Ruhm» de la Compagnie Renegate (Compagnie Allemande).
En 2015 elle co-chorégraphia son premier duo «Liquid Angles» en collaboration avec Christian Zacharas alias «Robozee» danseur Allemand de renommé internationale.
Encore méconnue en France; ce second duo avec Junior Bosila va permettre de la dévoiler au grand public Français; auquel elle réserve de trés belles surprises.
Junior Bosila
Il débute le break-dance à l’âge de 16 ans. En 2000 il intègre le collectif WANTED POSSE, collectif avec lequel il remporta les championnats du monde l’année suivante.
Toujours avec ce même collectif il co-chorégraphira et interprétera plusieurs créations tel que : Bad Moves (2002), Trance (2006) ou encore Konnexion (2010).
Par la suite il participe à divers plateaux télé et multiplie les apparitions sur France 2, France 4, Trace Tv ou canal +. Jamel debbouze, Alain Chabat ou encore Madonna font appel à lui.
En 2007, il remporte l’émission « La France à un Incroyable Talent » sur M6, ce qui lui permet de confirmer sa notoriété auprès du grand public.
C’est en 2008, après son retour d’un voyage au Congo, sa terre natale, qu’il se lance dans la création de son premier spectacle solo «BUANATTITUDE». Cette première création le mènera aux quatre coins du globe.
En 2013, il intégra la compagnie Allemande Flying Steps avec laquelle il pris part au spectacle produit par la sociéte Red Bull « Red Bull Flying Illusion », actuellement en tournée Européenne.
C’est en 2014 qu’il produit avec sa propre compagnie de danse appelée Même Pas Mal le duo Extension en co-production avec la compagnie d’Amala Dianor, danseur hip-hop contemporain de renom.
En 2015 il intégra Trio spectacle dans lequel il est accompagné une nouvelle fois, par Amala Dianor et Sly Johnson, beat-boxer (membre du Saïn supa crew) mis en scéne par Mathilda May, commande du théâtre de Suresnes Jean Vilar.
A ce jour, il a voyagé dans plus de 70 pays, que se soit en tant qu’artiste danseur, professeur, ou encore jury au sein de compétitions.
Même si son art est souvent qualifié de «hors – normes», Junior a su conquérir le public et marquer les esprits.
Sur internet, il est devenu le « break-dancer » le plus visionné au monde avec des vidéos comptabilisant plusieurs dizaines de millions de vues.
Junior est en réalité bien plus qu’un danseur, il a fait évoluer sa discipline et est devenu pour la plupart, une légende dans ce milieu.
Chorégraphie Mickaël Le Mer
Avec Thomas Badreau, Brandon Petersen, Dylan Gangnant, Maxime Cozic, Dara You, Wilfried Ebongue, Remi Autechaud et Giovanni Leocadie.
Création lumières et scénographie Nicolas Tallec
Spatialisation sonore et mixage Fabrice Tison
Scénographie William Languillat
Composition originale Julien Camarena
Costumes Nathalie Nomary
Assistante chorégraphe Lise Dusuel
Production Cie S’Poart. Coproductions Le Grand R – scène nationale / La Roche-sur-Yon, CNDC / Angers, Scène nationale / Châteauvallon, Théâtre l’ONYX / Saint Herblain, Espace Culturel l’Hermine / Sarzeau. Avec le soutien de l’Adami et de la Spedidam. Avec le soutien financier de la DRAC – Pays de la Loire, de la Région Pays de la Loire, de la ville de la Roche-sur-Yon et du Conseil départemental de la Vendée.
Présentation
« Crossover » est un mot anglais qui porte de nombreux sens sans toutefois d’équivalent en français. Il signifie à la fois « mélange », « croisement », « métissage » …
Ce Crossover se manifeste à travers plusieurs danseurs qui se retrouvent dans un espace d’expérimentation. Ils traversent, prennent des directions qui s’opposent, les corps se croisent et s’entremêlent. La danse prend appui sur des techniques de danse hip hop, mais le contact entre les interprètes est omniprésent. Entre tension et décontraction, chacun s’interroge et se nourrit de l’autre pour affirmer son point de vue. Mickaël Le Mer souhaite dans la continuité de la création Rouge accentuer le travail d’occupation de l’espace ainsi que la cohésion et la proximité entre les danseurs. Une des grandes volontés de Mickaël Le Mer est de mêler avec cohérence et force les codes du hip hop et ceux de la danse contemporaine, afin d’affranchir la danse de ses carcans originels.
La technique favorisera le lien à tisser entre le public et les interprètes, le son et la lumière sillonneront la salle et les espaces. Le rapport frontal entre les danseurs et les spectateurs sera rompu, et ces derniers s’introduiront dans l’intimité des danseurs qui s’exprimeront sur des instants de vie et des rencontres qui les ont marqués. L’originalité de la pièce sera d’intégrer lors du dernier tableau 8 personnes du public qui auront au préalable travaillé quelques heures avec l’équipe. L’idée est de leur offrir la possibilité d’être spectateurs et interprètes et d’expérimenter l’état de danse.
[COLUMN]
Biographie
Au sein de la compagnie S’Poart (prononcez espoir) depuis 1996, Mickaël Le Mer progresse entre hip hop et contemporain en irriguant son mouvement d’une grande sensibilité. Depuis sa première pièce In Vivo (2007), il poursuit la quête d’un geste exigeant qui mixe les influences en conservant sa veine urbaine. Il a reçu le second prix du jury au concours de danse contemporaine Re-Connaissance en 2009. Il donne également de nombreux ateliers dans le monde entier