Coordination artistique Farid Berki
Avec 14 danseurs
Vingt-cinq ans ! Voilà déjà un quart de siècle que le festival Suresnes cités danse a fait grimper le hip hop en haut de l’affiche pour qu’il y reste, tout en n’hésitant pas à faire exploser ses limites. Car à « Suresnes », on « breake » sur Bach ou sur Haendel, on « smurfe » en couple et surtout on s’affranchit des codes et des préjugés. Résultat, une grande fête de la danse, orchestrée par le chorégraphe Farid Berki qui fait la part belle à 14 danseurs, trois générations d’hommes et de femmes. En faisant exploser un feu d’artifice de styles et d’humeurs, il déroule le tapis rouge à des improvisations inspirées de pièces qui ont marqué le Festival tel que Macadam Macadam de Blanca Li, Boxe Boxe de Mourad Merzouki, Roméos et Juliettes de Sébastien Lefrançois ou encore Street Dance Club d’Andrew Skeels. Les musiciens et compositeurs ayant collaboré avec des hip hopeurs sont également distingués lors de cette soirée festive qui trempe la mémoire dans les couleurs d’aujourd’hui.
Au-delà de l’histoire de Suresnes cités danse, c’est aussi un pan de l’évolution du hip hop qui se rejoue ici avec fougue et fraternité.
Farid Berki
Par sa formation éclectique et son goût du métissage, Farid Berki, natif du Nord, est un chorégraphe peu orthodoxe.
Depuis la création de la Cie Melting Spot en 1994, il fait preuve d’audace en décloisonnant les stylistiques. Après Fantazia, sa première création, il réinvente le ballet Petrouchka en version hip hop en 1998, repris avec le Ballet du Rhin en 2001, puis en tournée en Normandie pour le jeune public en 2002. En 1999, Farid Berki obtient le Prix des Nouveaux talents chorégraphiques de la SACD, grâce auquel il est invité au IN d’Avignon, où il créé Pas de vagues avant l’éclipse pour André Minvielle, vocalchimiste, et Kader Belarbi, danseur étoile de l’Opéra de Paris. Cette même année, Farid Berki créé Invisible Armada. Ce nouveau projet lui permet de collaborer avec de nombreux artistes et de pratiquer les arts martiaux, en commençant par la capoeira. Il commence alors à travailler de façon récurrente en Chine. De ce voyage sortent deux nouveaux projets : Six Fous en quête de hauteur en 2004, dans le cadre de Lille capitale européenne de la culture, et Soul Dragon en 2005, qui sera joué en Chine et en France.
De 2000 à 2004, Farid Berki devient artiste associé au Bateau Feu Scène Nationale de Dunkerque, période durant laquelle il créé Sur Le Feel, un solo qu’il retravaillera en 2009 avec Nabil Ouelhadj dans un souci de transmission de son répertoire.
Après Oud ! et Hiptonic (2005), puis Deng Deng ! (spectacle en collaboration avec des artistes tchadiens), Farid Berki reçoit en 2009 une commande du Centre Chorégraphique de Roubaix pour la création d’une Université Nomade du hip hop. La même année, il devient artiste en partage au CCN La Rochelle – Kader Attou. À cette occasion, il créé Hip Hop Aura Remix, adaptation jeune public de sa conférence dansée burlesque sur l’histoire improbable du hip hop, Hip Hop Aura, avec 70 interprètes issus du conservatoire, d’un collège, d’une école primaire et de danseurs hip-hop du quartier rochelais de Mireuil.
En 2011, Farid Berki développe une écriture plus minimaliste dans la pièce pour 7 danseurs, Vaduz 2036, qui associe la danse à la vidéo pour en redéfinir les contours et en sublimer les abstractions dans l’esprit des œuvres de Kandinsky. Double Je(u) est un duo créé en 2013 avec la complicité de Serge Aimé Coulibaly ; une confrontation chorégraphique où chacun des artistes met en scène et en lumière ce qu’il trouve de mieux chez l’autre pour aboutir à la création de 2 soli l’un pour l’autre : un véritable jeu d’équilibre et de pouvoirs autour d’une simple question : comment trouver sa place dans l’espace de l’autre ?
En 2014, la compagnie Melting Spot fête ses 20 ans entourée de ses anciens et nouveaux collaborateurs artistiques, et poursuit en 2015, depuis, son travail sur les territoires – projet dans lequel s’inscrit Stravinski Remix qui réunit en novembre 105 musiciens de l’Orchestre National de Lille, sous la direction d’Alexandre Bloch, et 10 jeunes danseurs émergents de la Région Nord-Pas de Calais et de Belgique. Un programme exceptionnel avec 2 pièces : le Scherzo fantastique op.3 et L’Oiseau de feu ; en partenariat avec l’Opéra de Lille, le Flow et le Grand Sud qui interroge la transmission et la constitution du répertoire hip hop de la compagnie ainsi que son rapport aux œuvres majeures de la musique classique.
Farid Berki réinterroge à chaque projet la validité de son propos et de son langage. Écriture et invention, élan et virtuosité, sa partition utilise le vocabulaire hip-hop en le décalant, en le stoppant dans ses élans, en le déconstruisant. Par sa réflexion sur la transmission et le répertoire, Farid Berki, chorégraphe de renommée internationale, incarne une figure pionnière de la danse hip-hop.
À travers la Cie Melting Spot, le chorégraphe essaie de bousculer les idées reçues tant en ce qui concerne le hip-hop, qu’en ce qui a trait aux autres formes de danses et à leurs cloisonnements. L’hybridation des genres dans la démarche artistique de la compagnie est une évidence depuis sa création. Elle donne lieu à voir et à ressentir une écriture singulière et sans cesse renouvelée.
Coordination artistique Farid Berki
Avec Isabelle Clarençon, Aurélien Collewet, John Degois, Cécile Delobeau, Magali Duclos, Ingrid Estarque, François Lamargot, Valentin Loval, John Martinage, Sandrine Monar, Valentine Nagata Ramos, Ibrahim Sissoko, Bernard Wayack Pambe, Jean Zelou
Lumières Jean-Frédéric Béal
Arrangements musicaux Antoine Hervé
Costumes Aude Desigaux et Alexandra Langlois
Avec les musiques de Houria Aïchi, Jean-Sébastien Bach, Laurent Couson, Grupo Vocal Desendann, Antoine Hervé, Franck II Louise, Eduardo Gutierrez Ortiz, Wax Tailor, Antonio Vivaldi, Manuel Wandji.
Commande et production Théâtre de Suresnes Jean Vilar / Suresnes cités danse 2017.
Avec le soutien de Cités danse connexions.