• Saison 2014-2015
Salle Jean Vilar
1h30
Dès 14 ans

D’après Nicolas Machiavel
Adaptation, mise en scène, scénographie Laurent Gutmann

Qui sera le Prince 2015 ? Ils sont trois à briguer le titre : Myriam, Max et Rémy. Qui saura prendre le pouvoir et le garder ? Lequel des trois sera le plus machiavélique ? Tous les coups sont permis pour conserver la couronne.

Mais l’art de gouverner exige autant de cynisme que de vertu. Il convient d’être méchant avec intelligence, « d’être craint sans être haï ». Les dessous du pouvoir ne sont pas vraiment chics… Il faut en respecter les règles : au moindre faux pas, le meneur de jeu sortira son sifflet.
Cinq cents ans après sa publication, Laurent Gutmann éclaire le manuel de pratique politique de Machiavel à la lumière de celle d’aujourd’hui. Il lui invente un décor de télé-réalité, change le palais en bureau, le carrosse en carcasse, les dorures en néon. Mais l’univers impitoyable du Florentin garde « la force scandaleuse qui tient sans doute moins à ce qu’il dit qu’au fait même qu’il le dit ». Et c’est à la fois d’une effrayante modernité et d’une irrésistible drôlerie.

D’après Nicolas Machiavel
Adaptation, mise en scène, scénographie Laurent Gutmann
Avec Thomas Blanchard, Cyril Dubreuil, Maud Le Grévellec, Shady Nafar, Pitt Simon

[COLUMN]
Costumes Axel Aust
Lumières Gilles Gentner
Maquillages, perruques Catherine Saint-Sever
Répétiteur chants Vanasay Khamphommala

Son Lucas Lelièvre
Régie générale André Neri assisté de Nicolas Guichard
Régie son, lumières Marco Benigno

Construction des décors Ateliers des Théâtres de la Ville de Luxembourg

Pour bien connaître la nature de son peuple, il faut être prince, et, pour bien connaître celle des princes, il faut être du peuple.
Nicolas Machiavel

Le Prince est un texte vieux d’exactement 500 ans que tout le monde pense plus ou moins connaître mais qui est finalement assez peu lu. En le lisant aujourd’hui, on est frappé par sa force scandaleuse, force qui tient sans doute moins à ce qu’il dit qu’au fait même qu’il nous le dit. C’est un texte fondamentalement ambivalent : en même temps qu’il a pour objet l’éducation politique des princes, il porte à la connaissance du peuple l’art du gouvernement, et par là même fait prendre conscience à ce même peuple les opérations de domination dont il est l’objet. Au cœur du texte de Machiavel, il y a donc la notion d’éducation politique. La situation que développe notre spectacle est celle d’un stage de formation pour futurs princes. Face à deux formateurs, dont l’un est dépositaire de la parole de Machiavel, trois stagiaires sont confrontés à un certain nombre de mises en situations censées leur enseigner comment prendre le pouvoir et comment le garder. Ce qui ressort de ces jeux, c’est que le pouvoir est par nature instable, qu’on est toujours assurer de le perdre un jour.
Machiavel est habituellement considéré comme un cynique, théoricien d’un pouvoir qui n’aurait d’autre finalité que lui-même. J’espère que le spectacle donnera à entendre que sa parole est d’abord celle d’un homme qui a foi dans la force du politique, et que c’est au nom de la nécessité de l’action politique qu’il refuse catégoriquement toute forme d’idéalisme : Mon intention étant d’écrire des choses utiles à qui les écoutent, il m’a semblé plus pertinent de suivre la vérité effective des choses que l’idée que l’on s’en fait.
Laurent Gutmann

 

Laurent Gutmann
Formé à l’École de Chaillot dirigée par Antoine Vitez, il obtient un DEA de philosophie en 1992. En 1994, il crée sa compagnie Théâtre Suranné. En 2002, il est lauréat du concours Villa Médicis hors les murs. De 2004 à 2009, il dirige le Centre Dramatique national de Thionville-Lorraine. Depuis 2009, il dirige sa compagnie La Dissipation des brumes matinales.

Principales mises en scène :
2012 : La Putain de l’Ohio de Hanokh Levin, Le Petit Poucet d’après Charles Perrault.
2010 : Pornographie de Simon Stephens.
2009 : Le Cerceau de Victor Slavkine.
2008 : Je suis tombé d’après Au-dessous du volcan de Malcolm Lowry.
2007 : Chants d’Adieu d’Oriza Hirata.
2006 : Lorenzaccio d’Alfred de Musset.
2005 : La Nuit va tomber, tu es bien assez belle de Laurent Gutmann.
2004 : Splendid’s de Jean Genet.
2003 : Nouvelles du Plateau S de Oriza Hirata.
2002 : India Song de Marguerite Duras. Spectacle en japonais.
2001 : Légendes de la Forêt Viennoise d’Ödön von Horvath.
1999-2000 : Le Retour au Désert de Bernard-Marie Koltes. Spectacle en espagnol.
1999 : Oedipe Roi de Sophocle, En Fuite, textes de Georges Perec, Nathalie Sarraute, Jean Genet.
1997 : La Vie est un Songe de Calderon de la Barca.
1996 : Le Balcon de Jean Genet.
1994 : Le Nouveau Menoza de Jakob Lenz.

Un prince ne peut pas rouler en clio
Laurent Gutmann adapte Le Prince de Machiavel au temps présent. Sa version est intelligente et perspicace, contemporaine et politique à la fois.
[…] Laurent Gutmann a adapté lui-même le texte de Machiavel au temps présent. Et sa version est intelligente et perspicace, contemporaine et politique à la fois.
[…] Tout cela n’est absurde qu’en apparence. Car le Prince de Gutmann se joue à deux niveaux : il donne à voir une version moderne du texte de Machiavel, mais il utilise aussi Machiavel pour mettre à nu non seulement les hommes et femmes de pouvoir actuels, mais aussi la veulerie et la cruauté des gens normaux, une fois qu’ils sont mis en situation d’accéder au pouvoir de défendre leur nouveau rang social.
Josée Hansen, Home, D’Lëtzebuerger Land – 8 janvier 2014

Pour faire entendre ce texte vieux de 500 ans, il invente un stage de formation visant à enseigner la façon de prendre le pouvoir et de le garder.
Manuel Piolat Soleymat, La Terrasse, janvier 2014

« Le Prince » à l’heure de la téléréalité. Avec beaucoup d’humour, Laurent Gutmann met en scène un stage de formation aux préceptes du célèbre Florentin. Drôle et percutant.
Hugues Le Tanneur, Les inrocks – janvier 2014

De ce célèbre texte, le metteur en scène Laurent Gutmann n’offre pas une lecture studieuse. Bien au contraire, il nous balance d’un coup dans le grand bain de ces idées sans illusion sur la circulation des forces entre un prince, son peuple et les puissants. Avec pour décor, un bureau d’aujourd’hui, moche, où ronronne une cafetière. […]
On rit beaucoup. Ce qui n’empêche pas d’entendre la profondeur acerbe des observations de Machiavel distillées par le maître de cérémonie en costume. Théorie et pratique fusionnent dans un art du théâtre qui offre, comme rarement, de quoi réfléchir plus subtilement à la politique.
Emmanuelle Bouchez, Télérama –  janvier 2014

 

 

Production La Dissipation des brumes matinales Direction de production, administration, diffusion Emmanuel Magis / ANAHI. Coproduction Les Théâtres de la ville de Luxembourg. Avec le soutien de la DGCA / Ministère de la Culture et de la Communication et la participation artistique du Jeune Théâtre National. Remerciements au Théâtre des 5 Diamants.