D’après Isabelle Stibbe
Mise en scène Pierre-Olivier Scotto
Adaptation et interprétation Violette Erhart
Nous sommes dans l’obligation d’annuler la représentation car il n’est malheureusement pas possible de la reporter cette saison. Pour connaître les modalités de remboursement, cliquez-ici.
Avec un tel prénom, Bérénice était-elle prédestinée à la tragédie ? En adaptant le roman bouleversant d’Isabelle Stibbe, le metteur en scène Pierre-Olivier Scotto lève le voile sur l’une des périodes les plus sombres de l’histoire de la Comédie-Française.
1934, à Paris. Bérénice est adolescente, juive et passionnée de théâtre. Lorsqu’elle entre à la Comédie-Française, son destin semble tout tracé. Mais l’Histoire en décide autrement. Car avant même la promulgation des lois raciales de Vichy, la prestigieuse institution décide d’exclure les Juifs de sa troupe. La jeune femme ira alors jusqu’à renier sa propre identité́, avant que sa dénonciation la fasse entrer en résistance.
Passant d’un personnage à l’autre, la comédienne Violette Erhart incarne avec une force exceptionnelle toute l’ambiguïté d’une époque qui cache encore bien des secrets.
D’après Bérénice 34-44 d’Isabelle Stibbe aux Editions Serge Safran
Costumes Claire Djemah
J’ai découvert le roman d’Isabelle Stibbe Bérénice 34-44 aux éditions Serge Safran dès sa sortie. Les critiques étaient excellentes, unanimes et le thème m’a parlé d’emblée : l’histoire d’une comédienne de la Comédie-Française de 1934 à 1944.
Ayant été pensionnaire de la Comédie Française pendant cinq ans, je connais bien la Maison et je voulais savoir ce qui s’était passé dans la Maison de Molière durant les temps troubles de l’Occupation de la France par les Allemands en 1940.
J’ai été bouleversé par l’histoire de cette héroïne, Bérénice, juive de naissance et de culture, qui par amour pour le théâtre, s’était extraite de son milieu familial modeste, de l’atelier de couture de son père, que décrit si bien Jean-Claude Grumberg.
Cette Bérénice, à force d’efforts, de travail et de beaucoup d’audace, est devenue sociétaire de la Comédie-Française.
Même si Isabelle Stibbe a écrit une fiction, tout est véridique dans son roman à vocation historique et pédagogique.
Le style de l’auteur est vif, rapide, on entend déjà les répliques théâtrales, le récit de Bérénice au public.
J’ai eu envie de porter à la scène ce roman en imaginant un seul en scène. J’ai pensé à une jeune comédienne de mon atelier, Violette Erhart, qui a l’âge et la maturité du rôle. J’ai donc proposé à Violette de travailler sur cette adaptation et d’échanger avec elle pendant son travail.
Nous avons avancé par étapes. Je demandais à Violette de garder toutes les actions et les rebondissements pour faire de ce roman une vraie pièce de théâtre.
Mon objectif de mise en scène était clair dès le départ : la simplicité, l’épure, l’émotion.
Je voulais que dès les premières minutes, le public s’identifie au personnage de Bérénice, ce qui n’est pas forcément évident, car Bérénice n’est pas toujours sympathique : elle peut se montrer ambitieuse, voire égoïste, mais c’est aussi ce qui la rend fascinante. Au fur et à mesure de la pièce, on se rend vite compte de la grandeur du personnage et de son humanité.
Pour la scénographie, pas de décor fixe. Des éléments répartis en trois espaces :
- l’espace de l’atelier de couture de son enfance, symbolisé par une machine à coudre.
- l’espace du monde du théâtre à la Comédie-Française ou au Conservatoire, symbolisé par une table de maquillage et un paravent.
- l’espace libre où Bérénice peut raconter son histoire au public.
La comédienne passe d’un espace à l’autre et joue tous les personnages du roman, masculins et féminins.
La musique aura également sa place au sein de ma mise en scène, elle interviendra de façon ponctuelle, afin de refléter le sentiment du personnage à un instant T. Elle aura aussi vocation à accompagner le crescendo de la pièce, de plus en plus sombre, jusqu’à sa fin, tragique.
Bérénice, comme son homonyme de Racine est un destin tragique. Il faut de la grandeur, de la dignité. Pendant cette année de travail, beaucoup d’émotions, beaucoup de rires, beaucoup de recherches, mais surtout un bel hommage au théâtre.
Pierre-Olivier Scotto
Violette Erhart est comédienne, chanteuse et danseuse. Depuis son enfance, influencée par ses parents, l’art la passionne et elle décide vite d’en faire son métier. À 17 ans, après avoir passé son bac, elle part vivre à Paris pour intégrer l’école pluridisciplinaire Studio International des Arts de la Scène. Elle y suit une formation professionnelle de théâtre, de chant et de danse. Son diplôme en poche, à sa sortie d’école, elle commence à écrire et adapter ses propres spectacles (Tellement Cabaret, Bérénice34-44), dans lesquels elle joue régulièrement.
Elle est également engagée dans plusieurs compagnies sur Lille, Paris et Boulogne sur mer où elle se produit dans de multiples spectacles (Le rêve de Théo et autres contes, Little Boy…)
Production Compagnie du Belvédère 99.