Chorégraphie et mise en scène David Drouard
Mais combien sont-ils? Et cette créature, perchée sur des sabots de vingt centimètres, est-ce un homme? Une femme? Un animal?
Dans (H)ubris – la « démesure » en grec –, le multimédia manie l’illusion comme un dieu de l’Olympe pour s’emparer de la scène et embarquer le spectateur dans un voyage privé de tout repère. « Accessoirisés » par les arts numériques, les corps objets des danseurs servent de support à des projections vidéo qui les distordent, les manipulent ou les dédoublent.
Après le solo F, comme Faune, David Drouard confie à cinq breakers la mission de dérouler la suite de l’histoire. Mi homme, mi bouc, le héros de la mythologie immortalisé par Nijinski retrouve les nymphes pour une fantasmagorie sensuelle et mystérieuse.
Une pièce de facture plutôt contemporaine dont les danseurs hip hop, choisis « parce qu’ils sont plus bruts », bousculent l’esthétisme pour le charger de sens. En peuplant sa dernière création de personnages hybrides, le chorégraphe ancre, plus que jamais, sa danse dans l’actualité.
Avec Mehdi Baki, Romain Veyssere, Victor Virnot, Christakis Spyros et Antoine Bouiges
Collaboration artistique et conseil en dramaturgie Florian Gaité
Composition musicale originale Éric Aldéa, Ivan Chiossone
Vidéos Camille Cotineau
Conception et dévéloppement réalité virtuelle Vincent Roudaut
Infographie Sébastien Sidaner
Lumières Julien Guenoux
Scénographie, lumières Éric Soyer
Costumes Salvador Mateu Andujar
Décors Simon Maurice
Régie son Jean-Philippe Borgogno
Lumières et régie lumières Julien Guenoux
Direction technique Jean-Philippe Borgogno
Photographies Jean-Louis Fernandez // François Stemmer
Chargée de projet Sylvie Becquet Paris Production, +33 (0)6 71 04 49 83
David Drouard, chorégraphe
Passé par le CNR de danse et de musique de Nantes et le CNSMD de Lyon, David Drouard a principalement collaboré comme interprète auprès la chorégraphe Odile Duboc. Il croise aussi dans son parcours les compagnies de Lionel Hoche, d’Abou Lagraa, de Delphine Gaud, Kader Belarbi.
Il reçoit le Premier Prix de la Fondation Noureev au Concours international de danse de Paris en 2000, et huit ans après signe sa première création, Le Quatuor Gravity.
Épris d’expériences inédites, il croise des personnalités aussi différentes qui sont été ses interprètes le temps d’une création, comme la danseuse étoile de l’Opéra de Paris Marie-Agnès Gillot et le chorégraphe ivoirien Georges Momboye.
Complice aussi de la Maison Hermès sur différentes productions, il collabore plus récemment comme interprète chez Michèle Noiret.
J’ai souhaité prolonger une nouvelle démarche de création après mon aventure en solo ( F : variation personnelle de l’œuvre de Nijinski et fable de la mythologie du faune dans sa forme plastique) avec (H)ubris en approfondissant mon regard sur les nymphes.
Ma curiosité s’est éveillée sur ce que représente ces figures immatérielles et comment elles résonnent dans notre monde contemporain.
Traduites comme phénomènes ces monstres fantasmatiques font sens dans une analogie que je fais aux arts numériques.
Tout en m’éloignant des représentations académiques la bascule inévitable entre Faunes et Nymphes conforte mes recherches sur l’hybridité, l’hybridation du vivant au virtuel, de la danse à l’image,du hip hop au contemporain…
En convoquant alors l’animalité dans les états de corps des danseurs et en soulevant la question du genre, je tente de prolonger une vision moderne des figures mythologiques dans un univers fantastique.
Les interprètes hip hop break sont matière de corps idéal pour cette création, l’attraction et l’opposition des jeux de gravité, l’attaque vive du sol et leur état de corps en font des diamants bruts avec lesquels j’ai un immense plaisir de collaborer.
Par ailleurs travailler avec ces nouveaux outils numériques chronophage sont bien souvent imposants dans une utilisation liée au spectacle vivant, aussi et dès le début de la création j’ai voulu laissé le corps au centre du projet et avec l’espace qui lui est nécessaire.
Les procédés de projections multiples : mapping, morphing, captures du corps (kinects) en temps réel, images 3D ne sont pas là pour alourdir mais respecter le rapport physique entre tous les axes, danse, musique lumières et images.
Dans un premier mariage entre chorégraphique et plastique, ce deuxième volet du triptyque affirme une nouvelle hybridation entre chorégraphique et numérique avec pour objectif d’y construire l’équilibre d’un univers singulier qui invite à perdre une temporalité, un espace, un nombre, une image, un corps.
David Drouard
Production D.A.D.R. Cie Coproduction Théâtre de Laval, Théâtre de Suresnes Jean Vilar, Creative Productions
Avec le soutien de l’Etat- Préfet de la Région des Pays de la Loire Direction Régionale des Affaires Culturelles, le Conseil Régional des Pays de la Loire, le Conseil Général de Mayenne, la Ville de Laval.
Cette création a bénéficié d’accueil en résidence aux théâtre de Laval, théâtre de Suresnes Jean Vilar, théâtre de L’L à Bruxelles, Auditorium d’Evron,Toboggan de Décines ainsi que le soutien du théâtre de Laval et de la MPAA à Paris pour la présentation de travail en cours (versions 3 danseurs).