Festival de théâtre émergent – 16e édition
Du 10 au 19 décembre 2024
Dans 6 lieux en Île-de-France
Encourageant les démarches scéniques innovantes, stimulant les expérimentations et éveillant la curiosité, Impatience met en lumière les ambitions artistiques, scénographiques et textuelles des metteurs, metteuses en scène et collectifs émergents.
Le Théâtre de Suresnes est heureux de rejoindre l’aventure du festival Impatience, synonyme de nombreuses découvertes théâtrales. Rendez-vous incontournable de la jeune création, Impatience donne à voir celles et ceux qui inventent le théâtre d’aujourd’hui et de demain.
Le festival Impatience met en lumière des metteurs en scène et des collectifs émergents. Thomas Jolly, Julie Deliquet, Lisa Guez, Tamara Al Saadi sont passés par Impatience avant de devenir des figures incontournables de la création théâtrale contemporaine. Pour cette 16e édition, une dizaine de spectacles seront présentés du 10 au 19 décembre dans six lieux en Île-de-France : le CENTQUATRE-PARIS, le Théâtre 13, le Jeune Théâtre National, les Plateaux Sauvages, le Théâtre Louis Aragon – Scène conventionnée d’intérêt national à Tremblay-en-France, dont deux au Théâtre de Suresnes.
Quatre prix seront décernés à l’issue du festival : le Prix du Jury, le Prix Lycéen, le Prix SACD et le Prix du Public.
La Vague
Marion Conejero / Les Chiens andalous
10 et 11 décembre 2024
Au Centquatre-Paris
Inspirée d’une histoire vraie, La Vague met en scène les dérives d’une expérience que mène un professeur de lycée sur l’autocratie. En exposant les mécanismes de manipulation et d’emprise sur les plus vulnérables, la pièce sonne comme un cri d’alarme.
Pour faire comprendre à ses élèves comment un régime totalitaire peut s’installer progressivement, un professeur d’histoire mène une expérience grandeur nature au sein de la classe. Avec son symbole, son salut, son uniforme et ses règles, La Vague voit le jour. Mais ce qui n’était au départ qu’un simple jeu pédagogique va peu à peu échapper à tout contrôle et ouvrir à cette question vertigineuse : « Et vous, qu’auriez-vous fait ? ».
À travers une scénographie élégante et une mise en scène qui convoque la théâtralité de la propagande totalitaire, Marion Conejero engage un travail sur la jeunesse au cœur des grandes questions politiques et sociales. Dans un tourbillon fiévreux, le public passe du décor familier d’une salle de classe à celui plus angoissant d’une assemblée politique. En pointant les signes avant-coureurs et le caractère insidieux d’un tel embrigadement, cette dystopie alerte sur une menace encore aujourd’hui bien réelle.
LA TROUÉE, road-trip rural
Cécile Morelle / Cie Le Compost
10 et 11 décembre 2024
Au Théâtre 13 / Glacière
Partant d’un questionnement sur ses origines paysannes, Cécile Morelle a imaginé un seule en scène sur la place et la parole des femmes dans le monde rural. LA TROUÉE multiplie les voix et les formes pour dessiner un paysage et un portrait d’une grande finesse.
Pour interroger son rapport à la ruralité et à ses racines picardes, Cécile Morelle est allée à la rencontre d’autres femmes, issues du même milieu mais de campagnes différentes. Au fil d’une année à sillonner la France, elle a recueilli leurs voix et leurs récits en une trentaine d’entretiens, qui nourrissent un spectacle imaginé comme un dialogue entre leurs histoires et la sienne.
Sur scène, des monticules de terre recèlent ces mémoires fragmentées, que la comédienne déterre, au propre comme au figuré. Récits du quotidien et souvenirs sont déployés en une multitude de formes au plateau : parole incarnée ou enregistrée, photographies de paysages, sons retravaillés et spatialisés, phrases glanées collées sur un grand panneau et gestes chorégraphiés composent une image complexe et sensible du monde rural.
Wasted
Martin Jobert
14 et 15 décembre 2024
Au Théâtre Louis Aragon, Tremblay-en-France
Le temps d’une nuit, Ted, Charlotte et Dan célèbrent les dix ans de la mort de leur ami Tony. Sublimé par une mise en scène simple et sophistiquée, le texte vif de Kae Tempest brosse le portrait d’une génération désorientée.
Sur le constat partagé d’un échec, trois jeunes adultes font le deuil de leurs rêves, après avoir fait celui de leur ami. Que seraient-ils devenus s’il n’était pas mort ? Sans doute les mêmes, tout aussi prisonniers de leur vie et de leurs amours mornes. Le monde change mais ils et elle se sentent à la traîne, ratés existentiels et conscients de l’être. En les situant dans un moment de sursaut vital, de fantasme de nouveau départ, Kae Tempest pose un regard doux sur sa génération, avec humour et sans concession.
Entre la médiocrité de leurs situations et la grandeur des questionnements qu’elles soulèvent, la mise en scène de Martin Jobert part du réel pour glisser vers le spectaculaire. Lumières dessinées, colorimétrie vive et scénographie épurée contrastent avec la brutalité de la langue. Présente en continu, comme élément esthétique mais aussi dramaturgique, la musique s’inspire du baroque anglais, ouvrant un imaginaire presque mystique, faisant écho au sentiment des personnages d’être dépassés par leur condition.
Sans Faire de bruit
Compagnie Nachepa
14 et 16 décembre 2024
Au Jeune Théâtre National
Seule en scène, la comédienne Louve Reiniche-Larroche évoque l’événement qui a fait basculer la vie de sa mère en une nuit. Entre documentaire et enquête intime, le récit est entièrement porté par un travail sonore sophistiqué qui dicte son jeu.
Comment retracer l’onde de choc qui a traversé sa famille ? Ces questions guident Louve Reiniche-Larroche au fil d’une partition millimétrée, où les personnages naissent par la seule impulsion des sons. Les témoignages enregistrés de ses proches offrent peu à peu de nouvelles clés de compréhension et dessinent la silhouette de cette mère meurtrie.
Tal Reuveny et Louve Reiniche-Larroche, en étroite collaboration avec l’ingénieur du son Jonathan Lefèvre-Reich, donnent vie aux personnages grâce à un minutieux travail de synchronisation labiale, où intonations, souffles et rires correspondent à des émotions, des mouvements, une rythmique. En déplaçant ainsi un drame familial vers l’espace poétique de la scène, Sans Faire de bruit en fait une expérience sensorielle étonnante, brutale, drôle et touchante.
Histoires de Géants
Youssouf Abi-Ayad / Les Ombres des Soirs
16 et 17 décembre 2024
Au Centquatre-Paris
La compagnie Les Ombres des Soirs s’empare des aventures de Gargantua et de son fils Pantagruel. Portée par cinq interprètes en un récit choral, Histoires de Géants s’épanouit entre rire, émerveillement et philosophie.
Soit une œuvre colossale – à la fois satirique, érudite et irrévérencieuse – dont la verve a marqué le 16e siècle et traversé intacte les époques. En cinq livres, François Rabelais y narre les aventures rocambolesques des géants Gargantua et Pantagruel. Tour à tour conteurs et personnages, Youssouf Abi-Ayad et sa troupe, issus de l’École du Théâtre Nationale de Strasbourg, se concentrent sur ce dernier pour tisser le fil d’un récit initiatique avec truculence.
Au fil de situations qui seraient banales si elles n’étaient pas vécues par un enfant de dix mètres, l’épopée de Rabelais invite à suivre le fantasque Pantagruel, de sa prime jeunesse à l’âge adulte, des plus grandes universités d’Europe à la découverte du globe peuplé de civilisations étranges et inconnues. Après Rêver Molière, le metteur en scène poursuit son exploration des illustres ancêtres de la littérature pour porter au plateau, avec énergie et poésie, une langue toujours aussi vivante et impertinente.
La Mécanique des émotions
Eugénie Ravon / Collectif La Taille de mon âme
18 et 19 décembre 2024
Aux Plateaux Sauvages
Entre fiction théâtrale et réalités biographiques, sept interprètes mènent une enquête intime sur l’ambivalence de nos émotions et décortiquent les injonctions de notre époque.
Mettre au monde un enfant et craindre ardemment pour sa propre vie juste après. C’est ce télescopage émotionnel puissant qui est arrivé à la metteuse en scène Eugénie Ravon. Pour les personnes qui l’entourent, cette hospitalisation agit alors comme un révélateur, un catalyseur des émotions paradoxales, ambivalentes, parfois irrationnelles et comiques, qui les traversent.
Avec l’auteur Kevin Keiss et le concours des interprètes, la metteuse en scène et comédienne explore la porosité entre vérité et fiction. Pour retrouver la capacité d’être émus et interroger la manipulation de nos émotions, elle mobilise tous les ressorts du théâtre et multiplie les pas de côté. Avec tendresse et humour, La Mécanique des émotions passe à la loupe les paradoxes et singularités de notre temps.
Vielleicht
Cédric Djedje / Cie Absent·e pour le moment
18 et 19 décembre 2024
Au Centquatre-Paris
En un rituel polyphonique et pluridisciplinaire, Cédric Djedje et la compagnie Absent·e pour le moment posent la question de la mémoire et la réparation du colonialisme à travers les mobilisations d’activistes berlinois pour débaptiser des noms de rue honorant des colons tortionnaires.
En suivant la bataille menée depuis 40 ans par des associations africaines et afro-allemandes pour la rebaptisation de ces rues faisant résonner d’autres noms, moins connus, des résistances anticoloniales noires, Vielleicht tisse un lien sensible et vivant entre l’histoire et l’intime. La chercheuse-performeuse Safi Martin Yé et l’artiste Cédric Djedje retracent leurs déambulations dans ce “quartier africain » de Berlin et associent – avec humour – l’enquête documentaire et la fiction, les histoires personnelles et les théories postcoloniales.
Sur scène, les deux interprètes évoluent entre une structure en bois de la forme du continent européen et un monticule de terre, tandis qu’un écran leur permet de partager les voix des militant·es qui portent d’autre récits, qui remplaceront peut-être un jour ceux des colonisateurs allemands. Pour faire advenir ces changements, la pièce épouse une forme en constante évolution où rituels, récits rapportés et scènes rejouées rendent hommage aux luttes anticoloniales.
Tarifs
- tarif minima sociaux : 7 €
- tarif 104infini : 7 €
- tarif réduit : 7 €
- tarif jeune : 7 €
- tarif lycéen / étudiant – de 30 ans : 3 €
- tarif plein : 10 €
- tarif groupe : + d’infos
Pass Impatience
Profitez du Pass Impatience et découvrez les spectacles en illimité !
- tarif plein pass : 30 €
- tarif réduit pass : 15 €
- tarif plein spectacle : 10 €
- tarif réduit spectacle : 7 €
- tarif groupe : + d’infos
Prix du Public : avec votre pass, assistez à au moins 5 spectacles et votez pour votre coup de cœur !
Remise des prix le 19 décembre au CENTQUATRE-PARIS, à l’issue du spectacle Vielleicht.