Direction artistique et chorégraphie Mourad Merzouki
Attention : spectacle de la saison 2014-2015.
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C’est une œuvre surprise comme les aime Mourad Merzouki, un ballet pour dix humains et des milliers de points…
Sept hip hoppers et trois circassiens, habitués à mâter la gravité à coups de bras et de jambes, à déjouer les contraintes du sol et de leur propre corps. Huit garçons et deux filles taillés pour relever un défi hors normes. Pixel les plonge dans un univers en trompe l’œil où la réalité n’existe plus, où les partenaires de jeu se dédoublent, où le vrai et le faux fusionnent. Conçue avec la compagnie AMCB, cette pièce chorégraphique 2.0 ouvre un dialogue entre le monde virtuel de la projection numérique et le monde réel de la danse.
Sur un plateau en trois dimensions, les interprètes jouent avec des volutes de lumière, des constellations mouvantes, des points qui bougent, des lettres qui dansent. L’irruption de l’image pousse le danseur à réagir, à moins que ce ne soit l’inverse… Cette dernière création du chorégraphe est aussi la première qui invite la vidéo à entrer dans la danse.
Avec Rémi Autechaud dit RMS, Kader Belmoktar, Marc Brillant, Elodie Chan, Aurélien Chareyron, Yvener Guillaume, Amélie Jousseaume, Ludovic Lacroix, Xuan Le, Steven Valade, Médésséganvi Yetongnon dit Swing
Mise en scène Mourad Merzouki, Adrien Mondot, Claire Bardainne
Assistante du chorégraphe Marjorie Hannoteaux
Concept Mourad Merzouki et Adrien M / Claire B
[COLUMN]
Création numérique Adrien Mondot & Claire Bardainne
Création musicale Armand Amar
Enregistrement, mixage, création sonore Vincent Joinville
Recherche sons Martin Fouilleul
Costumes Pascale Robin, assistée de Marie Grammatico
Peintures Camille Courier de Mèré et Benjamin Lebreton
Création numérique Adrien Mondot, Claire Bardainne
Scénographie Benjamin Lebreton
Lumières Yoann Tivoli assisté de Nicolas Faucheux
Régie lumière Philippe André
Régie vidéo Eve Liot
Régie son Capucine Catalan
Régie plateau Patrick Ligarius
Mourad Merzouki, chorégraphe
Né à Lyon en 1973, Mourad Merzouki pratique dès l’âge de sept ans les arts martiaux et les arts du cirque. À quinze ans, sa rencontre avec la culture hip-hop l’emmène vers le monde de la danse.
Il décide très vite de développer cette gestuelle née dans la rue tout en se confrontant à d’autres langages chorégraphiques auprès notamment de Maryse Delente, Jean-François Duroure et Josef Nadj.
La richesse de son parcours lui donne cette envie très forte de réaliser des projets artistiques, mêlant le hip-hop à d’autres disciplines. C’est ce qu’il fait en créant en 1989, avec Kader Attou, Eric Mezino et Chaouki Saïd, sa première compagnie, Accrorap.
En 1994, la compagnie présente Athina lors de la Biennale de la Danse de Lyon, un véritable succès qui réussit à transposer la danse hip-hop de la rue à la scène.
Les voyages à travers le monde entraînent le chorégraphe vers des terrains inconnus, il fait alors l’expérience de la danse comme puissant moyen de communication. Pour développer son propre univers artistique lié à son histoire et à sa sensibilité, Mourad Merzouki décide de fonder en 1996 sa propre compagnie : Käfig. À partir de janvier 2006, la Compagnie Käfig est en résidence à l’Espace Albert Camus de Bron. Cette implantation lie le théâtre avec le Festival Karavel, créé en 2007 à l’initiative de Mourad Merzouki, programmant notamment une dizaine de compagnies hip-hop et d’autres actions dans la ville. Parallèlement, il imagine et conçoit un nouveau lieu de création et de développement chorégraphique : Pôle Pik ouvre ses portes à Bron en 2009.
En juin 2009, Mourad Merzouki est nommé à la direction du Centre Chorégraphique National de Créteil et du Val-de-Marne. Il y poursuit et développe son projet placé sous le signe de l’ouverture sur le monde et créé en 2013 le Festival Kalypso. En 18 ans le chorégraphe crée 23 spectacles. En moyenne 150 représentations par an à travers le monde rythment ainsi la vie de la compagnie.
Adrien Mondot, création numérique
Adrien Mondot est un artiste multidisciplinaire, informaticien et jongleur dont le travail explore et interroge le mouvement, se situant au point d’intersection entre l’art du jonglage et l’innovation informatique.
Initialement chercheur en informatique, il travaille pendant 3 années à l’Institut National de recherche en Informatique et automatique de Grenoble où il s’applique à imaginer et concevoir de nouveaux outils de création graphique s’affranchissant de la réalité. Durant cette période il développe également des programmes pour différentes structures culturelles gérant les problèmes d’anamorphoses complexes de projections d’images. Il découvre la danse en 2003 à l’invitation du chorégraphe Yvann Alexandre, participant à la création collective Oz.
En 2004, il fonde la compagnie Adrien M, il s’agit alors pour lui de mêler étroitement les arts numériques, sonores, le jonglage et le mouvement, explorant les liens entre innovation technologique et création artistique. Avec ses spectacles, et s’appuyant sur les outils qu’il développe, il s’affranchit des règles de l’apesanteur et du temps, brouille les pistes, se joue d’un art du cirque et de l’informatique dans un jeu d’illusion magique, chorégraphique et poétique.
Il multiplie aussi les collaborations, notamment avec Kitsou Dubois, Stéphanie Aubin, Ez3kiel et au sein de laboratoires de recherche indisciplinés qu’il organise régulièrement et qui lui permettent de nourrir ses réflexions et ses travaux de recherche. Il a également participé au dernier spectacle de Wajdi Mouawad, Ciels, créé en 2009 en Avignon. Lauréat de Jeunes Talents cirque en 2004 avec le projet convergence 1.0, il a été soutenu par la Sacd dans le cadre des « Numéros neufs » pour la création du numéro issu de retime, Kronoscop. Avec Cinématique, la compagnie Adrien M a remporté le Grand prix du jury dans le cadre de la compétition internationale « Danse et Nouvelles Technologies » organisée par le festival bains Numériques à Enghien-les-bains en juin 2009. Il rencontre Claire Bardainne en 2010 lors du labo#5.
Claire Bardainne, création numérique
Claire Bardainne est artiste plasticienne, scénographe et designer graphique, diplômée de l’école Estienne et de l’ENSAD de Paris. Ses recherches visuelles se concentrent sur le lien entre signe, espace et parcours, explorant les va-et-vient entre imaginaire et réalité.
Entre 2001 et 2005, elle collabore à plusieurs projets liés à la mobilité urbaine: avec l’atelier Ici Même-Paris, et au sein du projet Troll mené par les architectes d’aWp, série de workshops qui aboutit notamment à une performance nocturne avec le collectif Stalker à Rome en 2005. En 2004, elle fonde à Paris avec Olivier Waissmann le Studio bW dont l’activité se concentre sur la création d’identités visuelles, le graphisme d’exposition et le graphisme multimédia, en particulier dans le domaine de la culture et de l’architecture. Dans le cadre du Mcluhan program in culture and Technology de l’université de Toronto, elle obtient en 2007 une résidence où elle commence un projet intitulé Wicklow, associant dessin, micro édition et performances.
À partir de 2007, elle accompagne en tant que plasticienne, par un travail graphique et la création d’images, les travaux théoriques de chercheurs en sociologie de l’imaginaire issus du CEAQ (Sorbonne, paris), laboratoire orienté sur les nouvelles formes de socialité et sur l’imaginaire contemporain. Elle collabore notamment aux cahiers européens de l’imaginaire (revue annuelle, CNRS Editions) et a publié l’essai-livre d’art Récréations. Galaxies de l’imaginaire postmoderne, CNRS Editions, Paris, 2009, avec Vincenzo Susca.
Elle rencontre Adrien Mondot lors de sa participation en février 2010 au labo#5. Ils co-signent l’oeuvre numérique interactive sens dessus dessous diffusée au Théâtre auditorium de Poitiers durant la saison 2010-2011.
Pixel: la magie Merzouki
Le chorégraphe Mourad Merzouki présente avec Pixel un spectacle qui va marquer l’histoire de la danse. Créé à Créteil, dans le cadre de la 2ème édition du festival Kalypso dont il assure la direction, cette chorégraphie confronte les danseurs à l’univers numérique de deux vidéastes Adrien Mondot et Claire Bardainne. C’est tout simplement magique !
[…] Pixel interroge la danse au regard de l’ère du numérique si présent dans notre vie quotidienne. Les danseurs jouent avec des éléments vidéos fabriqués par Adrien Mondot et Claire Bardainne sans en être prisonniers. […] Avec leurs bras les danseurs poussent ces milliers de billes blanches, la chorégraphie devient aérienne et magique. C’est bluffant, maîtrisé et à aucun moment cela ne vient écraser la danse hip-hop. Des circassiens se mêlent aux danseurs. Mourad Merzouki met en valeur chacun des artistes qui se retrouvent par moment prisonniers d’une tempête de neige numérique ou contraint d’éviter un sol qui se dérobe sous leur pied. Les images vidéos sont ahurissantes.
Stéphane CAPRON – sceneweb.fr, 22 novembre 2014
Mourad Merzouki glisse les pixels dans son hip-hop
Béat, baba. plaisir direct, émerveillement sans condition. C’est l’effet Pixel, spectacle imaginé par le chorégraphe hip-hop Mourad Merzouki […]. Quelque chose d’un kidnapping émotionnel sans autre issue que l’abandon.
[…] Les mots manquent pour saisir au vol les apparitions qui tapissent et retapissent le plateau, soulèvent des montagnes et déferlent commune vague de fond avant de s’écraser en bain moussant.
[…] En creux de ce feuilleté, comme un trésor secret dissimulé entre les plis, le hip-hop de Merzouki sort régénéré de ce contact imaginaire. Elegant, ultradessiné comme à son habitude, il a attrapé une autre texture, veloutée parfois, d’une densité élastique. […] La composition du spectacle, elle, s’est affinée, ouvrant de nouveaux circuits, des ramifications spatiales surprenantes. […]
Rosita Boisseau – Le Monde, 27 novembre 2014
Le spectacle est totalement renversant, c’est du jamais vu sur scène. Les danseurs évoluent dans un décor numérique en 3D qui bouge en fonction de leurs déplacements, sur un sol qui parfois se dérobe sous leurs pieds ou devant un écran géant, ils réalisent des prouesses aériennes et acrobatiques.
Dans le spectacle, il n’y a pas que des danseurs de hip-hop, il y a aussi des artistes de cirque. Les solos sont époustouflants, et le public ne s’y trompe pas. Hier soir, à Créteil, il était littéralement en transe au moment des rappels !
France Inter, 21 novembre 2014
Dernière création en date du chorégraphe Mourad Merzouki, Pixel est peut-être son chef-d’oeuvre. Le célèbre chorégraphe, venu du cirque et du hip-hop et désormais à la tête du Centre chorégraphique national de Créteil, a imaginé un spectacle prodigieux où danse et arts numériques se répondent en poésie.
20 minutes, 19 novembre 2014
Pixel, comme de simples points blancs qui, démultipliés à l’infini, projetés sur le sol ou en fond de décor, à un débit sans cesse changeant, offrent aux corps un nouvel espace d’expression, où tout n’est plus qu’illusion. […] Pixel propulse le monde du hip-hop dans un grand paradis blanc. […] Ludique, joyeuse, poétique, cette création parvient à surprendre les plus habitués.
La Croix, 4 janvier 2015
Nous sommes confrontés sans cesse à l’image, la vidéo, le numérique. Les écrans nous entourent et il n’y a qu’à traverser les grandes capitales de certains pays du monde pour imaginer ce que sera la ville de demain : une forte exposition à l’image qui aujourd’hui fait partie de notre quotidien. Le projet « Pixel » est né d’une première rencontre avec Adrien Mondot et Claire Bardainne et de la fascination que cela m’a procuré ; j’ai eu la sensation de ne plus savoir distinguer la réalité du monde virtuel et eu très vite l’envie de tester un nouveau rapprochement en exploitant ces nouvelles technologies avec et pour la danse.
Cette première expérimentation entre la danse et la vidéo interactive a été vertigineuse pour les interprètes participant au projet. Avec la même curiosité et l’esprit d’ouverture qui m’anime, je me confronte pour cette nouvelle aventure à cet univers impalpable qu’est la projection lumineuse développée par la Compagnie Adrien M / Claire B. Le défi de faire dialoguer ces deux mondes, tout comme celui de trouver le subtil équilibre entre les deux pratiques afin que danse et représentations immatérielles se répondent sans que l’une ne prenne le dessus sur l’autre, me déstabilisent une nouvelle fois dans ma manière d’appréhender le geste. Je poursuis cette quête du mouvement, que je développe et remets sur le métier à chacune de mes créations, avec de nouvelles contraintes et de nouveaux partenaires de jeu.
Comment le danseur évolue t-il dans un espace fait d’illusion, sur un plateau en trois dimensions, la vidéo pouvant tour à tour l’accompagner dans son évolution sur une scène, tout comme l’entraver ? Au-delà des projections vidéo, j’ai souhaité que la musique d’Armand Amar vienne se poser sur la chorégraphie et l’image comme une invitation supplémentaire au voyage. Accompagnant les interprètes, elle fait ressortir l’énergie tout autant que la poésie, habitant les corps des danseurs.
Ces nouveaux chemins de découverte me permettent de travailler sur cette extension du réel et de me confronter au monde de synthèse : étrangeté pour moi qui me nourrit habituellement de corps et de matière. Habiter la danse dans un espace où le corps n’est confronté qu’à des rêves, faire évoluer le geste dans les paysages mouvants créés par Adrien et Claire.
J’ai souhaité ouvrir la voie d’une conversation entre le monde de synthèse de la projection numérique et le réel du corps du danseur.
Chacun s’est immergé dans un espace qui lui était étranger de manière ludique, dans le partage, en s’appuyant sur la virtuosité et l’énergie du hip-hop, mêlé de poésie et de rêve, pour créer un spectacle à la croisée des arts.
Mourad Merzouki – novembre 2014
Production CCN de Créteil et du Val-de-Marne / Cie Käfig. Coproduction Maison des Arts de Créteil, Espace Albert Camus – Bron.
Le CCN de Créteil et du Val-de-Marne / Cie Käfig – direction Mourad Merzouki est subventionné par la Drac Ile-de-France / ministère de la Culture et de la Communication, le conseil général du Val-de-Marne et la ville de Créteil.
Avec le soutien de la Compagnie Adrien M / Claire B