Mise en scène Marianne Epin
Interprétation Fellag
Fellag aime la France « cette Algérie française qui a réussi », les « folies » de son Algérie natale, « l’humanité » de son peuple mais se méfie des gens « qui n’ont pas le sens du second degré ». Ceux-là le prennent au mot et hurlent avec des loups qu’il ne crée que pour rire.
Lui, il n’a pas de sujet tabou. Depuis vingt ans, il dynamite les sujets qui fâchent et déboulonne avec méthode les clichés qui minent le dialogue entre nos deux sociétés. De Dudjurassique Bled à Petits chocs des civilisations, ses one man shows offrent le florilège d’une prose insolente, désopilante et optimiste. C’est dans ce vivier que Fellag vient puiser les textes les plus signifiants pour réinventer un spectacle avec le regard d’aujourd’hui.
Aussi décapant qu’essentiel, Bled Runner scelle les retrouvailles de deux publics, unis pour rire de tout ce qui fait mal à notre mémoire et à notre présent commun.
Mise en scène Marianne Epin
Lumières Pascal Noël
Son Christophe Sechet
Vidéo Quentin Vigier
Costumes Eymeric François
« L’humour… c’est quand on rit quand même » Mark Twain
Pour boucler une longue boucle entamée avec Djurdjurassique Bled (1995), j’ai intitulé mon nouveau spectacle Bled Runner. Il sera constitué de textes puisés dans la matière de tous les spectacles que j’ai écrits pour la scène depuis maintenant vingt ans : Djurdjurassique bled, Un bateau pour l’Australie, Le dernier chameau, Tous les Algériens sont des mécaniciens, Petits chocs des civilisations… Bled Runner sera donc une sorte de Best Of, mais pas comme on l’entend habituellement. L’idée ne sera pas de présenter de manière linéaire les meilleurs morceaux de chacun des spectacles, mais d’organiser un voyage labyrinthique à travers toutes ces œuvres pour en cueillir les sujets les plus signifiants, les plus marquants, pour ensuite les mêler, les réinventer avec le regard d’aujourd’hui afin de créer un spectacle nouveau. Cet enchevêtrement s’articulera autour des thèmes qui nourrissent ou pourrissent l’imaginaire « intranquille » de nos deux sociétés française et algérienne. Le but est évidemment de continuer à en parler de façon décomplexée pour laver le mauvais sang qui en irrigue les veines. Car il est urgent d’exorciser ces sujets qui minent les rapports entre nos deux mondes. Ces rapports sont si tendus, si délicats que seul l’humour peut les caresser sans se brûler les doigts. Cette nécessité de retrouvailles heureuses de «deux» publics qui dialoguent à travers des histoires poussées aux extrêmes de leur absurdité, s’est imposée à moi au fur et à mesure de ma confrontation jubilatoire avec ce même public uni pour rire de tout ce qui fait mal à notre mémoire et à notre présent communs. Ces rapports complexes qui ont existé, existent, et continueront d’exister, en se cachant derrière des masques nouveaux, formeront la ligne rouge de Bled Runner.
Fellag
Fellag
Fellag est à la fois comédien, humoriste et écrivain. Né en 1950 dans un village de Kabylie, il fait ses études de théâtre à l’Institut National d’Art dramatique d’Alger, de 1968 à 1972, avant d’évoluer dans différents théâtres régionaux. De 1978 à 1981, il s’exile volontairement au Canada. Puis, il s’installe à Paris pendant trois ans. En 1985, il effectue un retour en Algérie où il réintègre le Théâtre National Algérien en tant que comédien et metteur en scène. À partir de 1987, il crée ses premiers one man shows. Il s’exile de nouveau en 1994 en Tunisie puis en France où il crée trois spectacles : Djurdjurassique Bled, Un bateau pour l’Australie et Le Dernier Chameau. Il crée en 2008 Tous les Algériens sont des mécaniciens au Théâtre du Rond-Point. En 2011, il créé Petits chocs des civilisations qui triomphera en 2012 dans le même théâtre. Il obtient le prix de la révélation théâtrale de l’année, attribué en 1998 par le Syndicat Professionnel de la Critique Dramatique et musicale, pour le spectacle Djurdjurassique Bled, le prix de l’Humour noir pour Un bateau pour l’Australie, le prix Raymond Devos pour la langue française, délivré par le Ministère de la Culture et de la Communication en 2003, le prix de la Francophonie, décerné par la SACD (Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques) en 2003.
Marianne Epin
En 1984, elle reçoit le Prix de la Révélation, décerné par le Syndicat de la Critique pour son interprétation de Sichel, dans Le Pain dur de Paul Claudel. En 1985, elle reçoit le Prix Gérard Philipe. Elle est nommée meilleure comédienne aux Molières 2005 pour Hannah K de Renaud Meyer. Formée au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique dans la classe d’Antoine Vitez, Marianne Épin joue à la Comédie-Française de 1986 à 1991. De 1995 à 2001, pendant 7 ans, elle a assumé la responsabilité artistique de la programmation du Théâtre de la Criée à Marseille. Elle interprète Tchékhov, Molière, Shakespeare, Vitrac, Adamov, Marivaux, Bernanos, Yasmina Reza, Labiche, Philip Ridley, Martin Mac Donagh, Loleh Bellon, Corneille. sous la direction de Pierre Debauche, Antoine Bourseiller, Pierre Vial, Jorge Lavelli, Gildas Bourdet, Jean-Pierre Miquel, Daniel Mesguich, Jean-Luc Revol, Patrice Kerbrat, Marion Bierry.
Elle a mis en scène et interprété aux côtés de Fellag, Tous les Algériens sont des mécaniciens. En 2011, elle signe la mise en scène de Petits chocs des civilisations de Fellag, créé à la Comédie de Picardie et présenté au Théâtre du Rond-Point et en tournée. Récemment, elle a mis en scène Rappelez-moi le titre déjà de Jean Bois au Festival Mises en Capsules et Petits crimes conjugaux d’Eric-Emmanuel Schmitt en 2015, dans lequel elle joue également.
Au cinéma, elle apparaît dans Je suis Pierre Rivière et Papa est parti, Maman aussi, réalisés par Christine Lipinska, L’Amour violé et Jamais plus toujours réalisés par Yannick Bellon, Spirale de Christopher Franck. On la retrouve également à la télévision dans de nombreux téléfilms.
Production Arts & Spectacles Production.
Avec le soutien de L’Espace des Arts – scène nationale / Chalon-sur-Saône, Le Pôle Culturel d’Alfortville, Le Théâtre Amande Béjart d’Asnières-sur-Seine.
Fellag tient à remercier : Danielle Fellag, Pierre Cohen, Nadia Costes, Aziz Smati, Mohamed Allalou, Jean-Denis Bonan, Djamel le chapelier, les équipes de L’espace des Arts de Chalon sur Saône, du Pôle Culturel d’Alfortville et du Théâtre Armande Bejart d’Asnieres sur Seine.