Écriture, mise en scène et interprétation Philippe Caubère
Il est seul en scène, avec, pour tout décor, une chaise et un banc. Mais ce n’est pas un one man show. Lui, il ne raconte pas sa vie, il la joue.
Trente-quatre ans après avoir créé La Danse du diable, l’oeuvre matricielle qui déroule la jeunesse d’un enfant du Pays provençal dans les années 50 à 70, Philippe Caubère retrouve son alter ego, Ferdinand Faure, et sa mère Claudine.
Le Bac 68, « digression dans le récit », raconte aux jeunes gens d’aujourd’hui la vie de leurs parents et les événements qui, en cette année pivot, ont bouleversé la société occidentale. Cette année où Claudine accompagnait son « p’tit garçon » de 18 ans au centre d’examen et au centre dramatique, où le théâtre se devait d’être révolutionnaire, et les metteurs en scène à l’écoute de la classe ouvrière.
En 1 h 50 chrono, le fabuleux comédien – pilier du Théâtre du Soleil d’Ariane Mnouchkine – livre, sans temps mort, un spectacle unique.
Écriture, mise en scène et interprétation Philippe Caubère
Direction technique et lumières Claire Charliot
Son Mathieu Faedda
Styliste Christine Lombard
Photos Michèle Laurent
www.philippecaubere.fr
Le Bac 68 est l’adaptation d’un épisode de L’homme qui danse, version complète et originale de La Danse du Diable : Le Théâtre selon Ferdinand. Ce spectacle aura pour première ambition, comme son titre l’indique, de raconter aux jeunes gens d’aujourd’hui comment leurs parents (ou grands-parents…) ont passé le bac en cette année emblématique. Péripétie qui, comme on le sait, ne fut pas piquée des vers… Il aura comme intérêt ensuite de faire revivre en direct par les personnages clefs de La Danse du Diable, Claudine, la mère, et Ferdinand, le fils, la montée et l’arrivée au sein d’une banale famille française de ces évènements historiques qui ont bouleversé la société occidentale. Les choses n’ont plus jamais été après ce qu’elles étaient avant, n’en déplaise aux méchantes langues et mauvais esprits qui ne sont pas les derniers pourtant à profiter encore des progrès, de société en particulier, qui en sont issus. En ces temps de révisionnisme général, il me semble que rappeler ceci, sous une forme comique et populaire qui plus est, tient presque du devoir civique et républicain… ! Le but restant, bien sûr, d’abord et malgré tout, de faire rire petits et grands. Histoire dans l’histoire, digression dans le récit ou parenthèse enchantée, Le Bac 68 pourra être aussi bien apprécié par ceux qui en auront suivi le récit principal tel qu’il est développé dans La Danse du Diable et qui seront curieux d’en découvrir un ressort caché, que par ceux qui n’auraient rien vu encore et que la perspective d’un spectacle plus court (1 heure 50 au lieu de trois) rassurerait pour une première prise de contact avec mon travail, mon œuvre, ou comme on dit :
« mon univers » !
Philippe Caubère
Philippe Caubère, né en 1950 à Marseille, commence le théâtre en 1968, au Théâtre d’essai d’Aix-en-Provence. Entre 1970 et 1977, il est un des piliers du Théâtre du Soleil que dirige Ariane Mnouchkine. Il y participe aux spectacles 1789, 1793 et L’Âge d’or comme acteur-improvisateur ; au film Molière (1977) dont il joue le rôle-titre, et à Dom Juan qu’il joue et met en scène, avant de choisir de voler de ses propres ailes. Après un passage à l’Atelier théâtral de Louvain-la-Neuve, dirigé par Armand Delcampe, il se tourne vers l’écriture. Partant d’improvisations autobiographiques « regardées » et dirigées par Jean-Pierre Tailhade et Clémence Massart, il crée en juillet 1981, au Festival d’Avignon, La Danse du Diable, une pièce, qualifiée d’ « histoire comique et fantastique » , sur sa mère, son enfance marseillaise et son rêve adolescent de théâtre et d’écriture. Le Roman d’un acteur, auquel il consacrera les dix années suivantes, est une œuvre autobiographique monumentale qu’il écrit, met en scène et joue. Caubère revendique les influences de Proust et de Céline, ainsi que celles de la commedia dell’arte, de Molière et de Fellini. Homme de théâtre complet, Philippe Caubère exerce également ses talents en tant qu’auteur et metteur en scène. En 1999, il publie chez Denoël Les Carnets d’un jeune homme 1976-1981 où il déroule au jour le jour le fil de ses pensées et des diverses tentatives qui l’amèneront à la réalisation de sa grande œuvre. Parallèlement à son activité théâtrale, Caubère interprète Joseph, père de Marcel Pagnol, dans les films d’Yves Robert, La Gloire de mon père et Le Château de ma mère, et plus tard, en 2005, celui de Claude Corti dans Truands de Frédéric Schöenderffer, avec Benoît Magimel, Olivier Marchal et Béatrice Dalle. Les Marches du Palais qui narre l’aventure malheureuse du Molière d’Ariane Mnouchkine au Festival de Cannes s’y retrouvera en sélection officielle en 1997. En 2000, vingt ans après sa création, il remet sur le métier l’œuvre-matrice, La Danse du Diable, en repartant des improvisations de l’époque pour se lancer dans la création d’un nouveau cycle, L’Homme qui danse, qui comprendra cette fois huit spectacles de trois heures chacun. Les deux premiers volets, Claudine et le théâtre, seront créés au Festival d’Avignon et les quatre suivants, 68 selon Ferdinand (1&2) et Ariane & Ferdinand (1 & 2), au Théâtre du Rond-Point. Les deux derniers, La Ficelle et La Mort d’Avignon, constitueront l’épilogue d’une « autobiographie théâtrale, comique et fantastique ». En 2012, il crée Marsiho, adapté du portrait que fait de Marseille, en 1929, André Suarès, grand écrivain « maudit » et marseillais. En 2009, il joue Marcel Pagnol dans le spectacle Jules & Marcel, inspiré de la correspondance Pagnol/Raimu adaptée par René Tré-Hardy, en compagnie de Michel Galabru et de Jean-Pierre Bernard qui en est l’initiateur, le metteur-en-espace et le récitant. En 2009 encore, à peine son travail autobiographique achevé, il participe au stage que mène Ariane Mnouchkine à la Cartoucherie. En 2014, il en commence un lui-même avec les jeunes élèves du cours Eva, dirigé par Peter Tournier. Il participe également au court-métrage du jeune Thomas Pédeneau, Ava pas aller bien loin ! et au livre de Michel Cardoze, Philippe Caubère joue sa vie, où il fait une sorte de bilan de sa vie et de son travail à la lumière et sous l’angle de son intérêt pour la corrida. Il recrée enfin, dans sa version originale, La Danse du Diable au Théâtre de l’Athénée.
Production Véronique Coquet pour La Comédie Nouvelle.
Avec le soutien du ministère de la Culture et de la Communication.