• Saison 2017-2018
Salle Jean Vilar
1h30
Dès 15 ans

Texte, mise en scène et interprétation Philippe Caubère

Eh bien oui, Ferdinand Faure tire sa révérence. Philippe Caubère dit donc adieu à son double littéraire, pour se « guérir de sa jeunesse » dit-il !

Nul besoin de décor, d’accessoires, seules une chaise rouge et les musiques d’Oum Kalthoum, Charlie Chaplin, Hermann Melville… donnent sens à ce « seul en scène ». Capable en une grimace, en un geste, d’incarner ses personnages et de nous faire toucher du doigt leur humanité débordante, Philippe Caubère révèle ici son fabuleux talent.

Deuxième volet de cette trilogie, Le Casino de Namur, point d’arrivée ultime du voyage de Bruno, pilier du Roman d’un acteur, et de Ferdinand, réunis en plein marasme et hiver belges. Dans l’ombre de Dostoïevski, les Pétrieux – famille de gros cultivateurs de betteraves et parents de leur ami commun Jean-Marie qu’ils rejoignent – communiqueront à nos deux héros, non leur passion du jeu, mais bien leur vice.

 


Adieu Ferdinand ! est composé de trois contes joués en deux soirées :

>> Jeudi 12 avril à 21h
Adieu, Ferdinand ! Clémence
Avec La Baleine et Le Camp naturiste

>> Vendredi 13 avril à 21h
Adieu, Ferdinand  ! Le Casino de Namur
Avec Les Pétrieux

Assistant à l’écriture Roger Goffinet
Lumières Claire Charliot
Son Mathieu Faedda

Après avoir été improvisé devant Clémence Massart, Véronique Coquet et Pascal Caubère

Philippe Caubère, né le 21 septembre 1950 à Marseille, commence le théâtre en 1968, au Théâtre d’essai d’Aix-en-Provence, créé et dirigé par Éric Eychenne. Entre 1970 et 1977, il est un des piliers du Théâtre du Soleil que dirige Ariane Mnouchkine. Il y participe aux spectacles 1789, 1793 et L’Âge d’or comme acteur-improvisateur, au film Molière (1977) dont il joue le rôle-titre, et à Dom Juan qu’il joue et met en scène, avant de choisir de voler de ses propres ailes.
Après un passage à l’Atelier théâtral de Louvain-la-Neuve, dirigé par Armand Delcampe, en 1978-1979, où il joue Lorenzaccio d’Alfred de Musset au Festival d’Avignon et Les Trois Soeurs de Tchekhov, deux mise-en-scènes d’Otomar Krejca, il se tourne vers l’écriture.
Partant d’improvisations autobiographiques « regardées » et dirigées par Jean-Pierre Tailhade et Clémence Massart, il crée en juillet 1981, au Festival d’Avignon, La Danse du Diable, une pièce, qualifiée d’ « histoire comique et fantastique », sur sa mère, son enfance marseillaise et son rêve adolescent de théâtre et d’écriture.
Le Roman d’un acteur, auquel il consacrera les dix années suivantes, est une oeuvre autobiographique monumentale qu’il écrit, met en scène et joue, après l’avoir improvisée devant Clémence Massart, Véronique Coquet (avec qui il fonde en 1985 la société de production La Comédie Nouvelle) et Pascal Caubère, son frère. Composée de onze spectacles de trois heures chacun, elle raconte la vie du jeune Ferdinand Faure – alter ego de Caubère – depuis son arrivée au Théâtre du Soleil jusqu’à sa décision d’écrire et jouer lui-même ses spectacles. Caubère revendique les influences de Proust et de Céline, ainsi que celles de la commedia dell’arte, de Molière et de Fellini. L’ampleur de l’oeuvre, le monde qu’elle met en scène (les années cinquante à 70), la multitude de personnages donne parfois le vertige. La virtuosité de l’acteur l’amène, après avoir créé les spectacles au fur et à mesure, de 1981 à 1993, à les jouer au rythme d’un par jour ! L’ampleur est considérable : l’apprentissage du texte, des déplacements, des effets de mise en scène, des voix et attitudes de tous les personnages cumulent près de trente-six heures de spectacle. « Entre Tintin et La Recherche du temps perdu », comme il le définit lui-même, Le Roman d’un acteur oscille entre le comique burlesque et le pathétique. Créé en 1993 au Festival d’Avignon, il sera donné à Paris et pour la dernière fois, en 1994, au Théâtre de l’Athénée.
Homme de théâtre complet, Philippe Caubère exerce également ses talents en tant qu’auteur et metteur en scène. En 1999, il publie chez Denoël Les Carnets d’un jeune homme 1976-1981 où il déroule au jour le jour le fil de ses pensées et des diverses tentatives qui l’amèneront à la réalisation de sa grande oeuvre.

Parallèlement à son activité théâtrale, Caubère interprète Joseph, père de Marcel Pagnol, dans les films d’Yves Robert, la Gloire de mon père et le Château de ma mère, et plus tard, en 2005, celui de Claude Corti dans Truands de Frédéric Schöenderffer, avec Benoît Magimel, Olivier Marchal et Béatrice Dalle. Les films de ses pièces (Les Enfants du Soleil, Ariane ou l’Âge d’or et Jours de Colère), réalisés par Bernard Dartigues, sortiront sur les écrans et sur Canal +. Les Marches du Palais qui narre l’aventure malheureuse du Molière d’Ariane Mnouchkine au Festival de Cannes s’y retrouvera en Sélection Officielle en 1997.
En 1996, Caubère compose et met en scène un spectacle en deux parties (Aragon : Le Communiste et Le Fou) autour de l’oeuvre du poète. Puis, en 2000, vingt après sa création, il remet sur le métier l’oeuvre-matrice, La Danse du diable, en repartant des improvisations de l’époque pour se lancer dans la création d’un nouveau cycle, L’Homme qui danse, qui comprendra cette fois huit spectacles de trois heures chacun. Les deux premiers volets, Claudine et le théâtre, seront créés au Festival d’Avignon et les quatre suivants, 68 selon Ferdinand (1 & 2) et Ariane & Ferdinand (1 & 2), au Théâtre du Rond-Point. Les deux derniers, La Ficelle et La Mort d’Avignon, constitueront l’Épilogue à une « autobiographie théâtrale, comique et fantastique ».
Parallèlement à l’achèvement de ce cycle, dès 2003, il en commence un autre, Le Sud, par la création aux arènes de Nîmes de l’adaptation du livre d’Alain Montcouquiol Recouvre-le-de-lumière où celui-ci raconte l’aventure merveilleuse et tragique qu’il a vécue avec son petit frère, Christian, plus connu sous le nom de Nimeño II, devenu dans les années soixante-dix/80, le premier et plus grand torero français. Caubère poursuit l’élaboration de ce cycle neuf ans plus tard, en 2011, par la création d’Urgent crier !, adapté de l’oeuvre du grand poète et acteur avignonnais André Benedetto, deux ans après sa mort, sur les planches de son propre Théâtre des Carmes. Un an après, il y crée Marsiho, adapté du portrait que fait de Marseille, en 1929, André Suarès, autre grand écrivain « maudit » et marseillais. En 2006, il crée dans le même théâtre le Memento occitan de Benedetto. Complété par Vues sur l’Europe de Suarès, La Danse du Diable et Le Bac 68 (adapté d’un des épisodes de L’Homme qui danse), Le Sud attend encore l’occasion qui lui permettra d’être créé dans son entier.
Pendant toutes ces années, Philippe Caubère poursuit un compagnonnage artistique indéfectible avec Clémence Massart dont il met en scène et co-réalise la création de trois spectacles Que je t’aime ! en 1995, La Vieille au bois dormant en 2005 et L’Asticot de Shakespeare en 2011.
En 2009, il joue Marcel Pagnol dans le spectacle Jules & Marcel, inspiré de la correspondance Pagnol/Raimu adaptée par René Tré-Hardy, en compagnie de Michel Galabru et de Jean-Pierre Bernard qui en est l’initiateur, le metteur-en-espace et le récitant. Créé à Paris au Théâtre Hébertot, puis repris au Marigny, ils le joueront en France et à l’étranger jusqu’en 2011, où le spectacle sera filmé par Élie Chouraqui au Théâtre de l’Odéon à Marseille. En 2009 encore, à peine son travail autobiographique achevé, il participe au stage que mène Ariane Mnouchkine à la Cartoucherie. En 2014, il en commence un lui-même avec les jeunes élèves du cours Eva, dirigé par Peter Tournier. Il participe également au court-métrage du jeune Thomas Pédeneau, Ava pas aller bien loin ! et au livre de Michel Cardoze, Philippe Caubère joue sa vie, où il fait une sorte de bilan de sa vie et de son travail à la lumière et sous l’angle de son intérêt pour la corrida. Il recrée enfin, dans sa version originale, La Danse du Diable au Théâtre de l’Athénée.
Le 5 juillet 2015, au Festival d’Avignon, création du Bac 68, au Théâtre des Carmes-André Benedetto (Avignon).
En 2016, édition des textes de La Danse du Diable et du Bac 68 à L’Avant-Scène, à l’occasion des représentations à l’Athénée-Théâtre Louis Jouvet. Représentations filmées par Bernard Dartigues.
En 2017, création de Adieu, Ferdinand ! en fin d’année à l’Athénée, après des avant-premières au Théâtre du Chêne Noir (Avignon) et sortie des DVD de La Danse du Diable et du Bac 68.

L’excellent Philippe Caubère investit l’Athénée avec Adieu Ferdinand
Deux soirées pour Adieu Ferdinand !, son nouveau spectacle. En forme et toujours aussi étonnant, l’auteur-interprète nous conduit dans de bizarres aventures. On ne vous garantit pas qu’elles soient toutes véridiques, mais c’est du grand art !
Trois histoires, dit-il. Trois nouvelles de théâtre, «trois contes», donnés en deux soirées. Autant vous le dire tout de suite : des histoires à dormir debout ! Étrange, d’ailleurs, ces questions que certains spectateurs ne peuvent s’interdire de se poser, notamment à l’issue du premier volet de cette plongée haute en couleur dans le passé de Ferdinand Faure, le double d’encre, de papier, de jeu, de Philippe Caubère.
Le Figaro – Armelle Héliot, décembre 2017
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Philippe Caubère poursuit sa flamboyante autobiographie théâtrale
Philippe Caubère continue de revisiter sa mémoire, de faire de sa propre vie un feuilleton épique et burlesque, parfois poétique et fantastique.
On a vieilli ensemble. En même temps que lui. On reconnaît nos rides autour de ses yeux bleus, moqueurs et insolents. Juste plus tendres avec les ans. Trente-six déjà, qu’on (re)découvrait Philippe Caubère, en solo, dans La Danse du diable, au Festival ­d’Avignon.

Aucun narcissisme pourtant dans cette athlétique parade de soi et flamboyante autobiographie théâtrale, sous les traits d’un double et alter ego nommé Ferdinand Faure. Caubère y est trop sensible au monde autour, à cette France des années 1950-1960-1970 qui, de De Gaulle à Johnny Hallyday, change, se bouleverse, fait sa révolution. La chronique de nos Trente Glorieuses, d’un pays en pleine mutation, de la province à Paris, du théâtre à la chanson, hante « la geste caubérienne ». Et tout ça via l’unique beauté d’un plateau noir et nu, où le ­comédien seul en scène, avec de minimalistes accessoires — un plaid rouge écossais pour sa mère, un bonnet pour Ariane, une chaise comme voiture, et… rien d’autre qu’une moue avec le pouce pour Clémence, sa première compagne, elle aussi actrice du Soleil.

Cet Arlequin-là endosse aujourd’hui tous les genres, les sexes, les vies. Il est l’homme-femme monstre de notre théâtre, le vampire qui a embrassé tous les rôles, rassemblé en lui tous les per­sonnages. Sa prouesse émerveille. Qu’un acteur porte tant de mémoire, de mots, d’insolence, de rire, d’indignations et d’idéal est prodigieux acte de foi. Dans le théâtre, dans le monde.

Télérama – Fabienne Pascaud, décembre 2017
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Production Véronique Coquet pour La Comédie Nouvelle.
Avec le soutien du ministère de la Culture et de la Communication.