• Saison 2017-2018
Salle Jean Vilar
1h50
Dès 14 ans

D’après De la démocratie en Amérique d’Alexis de Tocqueville
Écriture et mise en scène Laurent Gutmann

La démocratie, comme système politique et ensemble de valeurs, n’a jamais été aussi répandue qu’aujourd’hui. Dans le même temps, les sociétés dont elles sont issues traversent une crise existentielle, doutant de leur bien fondé. Comment représenter la démocratie au théâtre ? Il fallait un texte.

Laurent Gutmann a choisi le récit somptueux d’Alexis de Tocqueville, écrit en 1831, alors que celui-ci se trouve aux États-Unis, pour observer comment y fonctionnent la société et les institutions. Saisissant de clairvoyance, ce philosophe tout à la fois moralisateur, penseur politique et sociologue, décèle déjà dans ce mouvement – seule issue « providentielle » –, les germes de sa propre désintégration.

Pour mieux traduire cette pensée, Laurent Gutmann a choisi une mise en abyme, dans laquelle les cinq acteurs répèteront devant nous, démocratiquement, passant au crible, le théâtre lui-même. Une réflexion sur la manière de représenter la liberté et l’égalité et faire de ces principes, le fondement des relations entre acteurs et spectateurs.

 

« Les Français veulent l’égalité dans la liberté et s’ils ne peuvent l’obtenir, ils la veulent encore dans l’esclavage. »
Alexis de Tocqueville

 

Avec Stephen Butel, Jade Collinet, Habib Dembélé, Reina Kakudate, Raoul Schlechter

Scénographie Marion Savary, Adrienne Romeuf
Son Madame Miniature
Costumes Axel Aust
Lumières Yann Loric

Jamais dans l’histoire du monde, la démocratie comme système politique et ensemble de valeurs n’a été aussi répandue qu’aujourd’hui. Dans le même temps, les sociétés démocratiques européennes traversent une crise existentielle. Elles doutent d’elles-mêmes, de leur force, de l’universalité de leurs valeurs. Il leur arrive même d’être malheureuses.
En 1831, un aristocrate normand, Alexis de Tocqueville, observant le mouvement d’égalisation des conditions qui touchait l’Europe et les progrès politiques de la démocratie, partit aux Etats-Unis observer comment y fonctionnait la société et les institutions. De ce voyage il tira un livre : De la démocratie en Amérique. Saisissant de clairvoyance, écrit dans un style somptueux, ce texte n’est ni un plaidoyer pour la démocratie ni un réquisitoire. S’il la considère comme « un fait providentiel », auquel il serait vain de s’opposer, il la dissèque sans complaisance. « C’est parce que je ne suis point un adversaire de la démocratie que je suis sincère envers elle. » Profondément humain, traversé d’hésitations, de contradictions parfois, c’est un texte qui appuie là où ça nous fait mal.
Sur scène, on assistera au travail d’un groupe de cinq acteurs réuni autour de la question : Comment représenter théâtralement la démocratie ? Ils ont choisi de prendre la pensée de Tocqueville comme guide. Ils se sont aussi fixé une règle : que leur propre travail, que les répétitions dont nous serons les témoins, obéissent à un fonctionnement le plus démocratique possible. Les relations entre acteurs, entre acteurs et metteur en scène, entre artistes et techniciens, entre acteurs et spectateurs: toutes seront ré-interrogées au regard de cette exigence démocratique. A chaque moment, la démocratie – et le regard que Tocqueville porte sur elle – sera donc à la fois le sujet de leur spectacle et l’enjeu de leur travail.
Le spectacle que nous construirons sera donc celui d’un groupe de cinq acteurs travaillant en direct à la fabrication d’un spectacle sur la démocratie à partir des textes de Tocqueville, ceux-ci produisant en retour des effets sur le déroulement du travail théâtral lui-même.
Laurent Gutmann
janvier 2017

Formé à l’École de Chaillot dirigée par Antoine Vitez, Laurent Gutmann obtient un DEA de philosophie en 1992. En 1994, il crée sa compagnie Théâtre Suranné. En 2002, il est lauréat du concours Villa Médicis hors les murs. De 2004 à 2009, il dirige le Centre Dramatique national de Thionville-Lorraine. Depuis 2009, il dirige sa compagnie La Dissipation des brumes matinales qui reçoit le soutien de la DGCA ministère de la culture et de la communication au titre du conventionnement. Laurent Gutmann est artiste associé au Granit–scène nationale de Belfort.

Production La Dissipation des brumes matinales.
Coproduction Les Théâtres de la ville de Luxembourg, Le Granit–scène nationale / Belfort, La Passerelle, scène nationale / Saint-Brieuc.
Avec le soutien de la DGCA – ministère de la Culture et de la Communication.
Avec la participation artistique de l’ENSATT et du Jeune Théâtre National. Créé au Granit – scène nationale / Belfort les 30, 31 mai et 1er juin 2017