Les Cris de Paris
Direction musicale Geoffroy Jourdain
Les oeuvres d’Heinrich Schütz sont considérées comme l’acte de naissance de la musique allemande.
Un pied dans le XVIe siècle et le terroir germanique, le compositeur regarde aussi vers l’avenir en se formant, à Venise, auprès de Gabrieli puis de Monteverdi. Il en tire un art du contrepoint qui deviendra l’un des fondements de la tradition allemande, de Bach à Brahms en passant par Haendel. Ce luthérien fervent porte en musique l’esprit de la Réforme : chantées tantôt en latin, tantôt en allemand, ses oeuvres sacrées témoignent d’une quête d’ascèse, mais la force de l’écriture vocale – ces voix qui se répondent et s’entremêlent les unes aux autres – leur confère une majesté remarquable.
Les Cris de Paris ont choisi des pages célébrant la Passion : Les sept dernières paroles du Christ, déploration dramatique et apaisée, puis quelques motets, puissants tableaux à quatre voix
[Concert surtitré]
Heinrich Schütz 1585-1672
Les sept dernières paroles du Christ
Motets pour la Passion SWV 56-60
Canticum Salomonis : oeuvres vocales d’après Le Cantique des Cantiques
En pleine période de Pâques, Les Cris de Paris interprètent des œuvres d’Heinrich Schütz (1585-1672) associées à la Passion du Christ, mais également au temps de Pessah, la Pâque juive, à travers le merveilleux Cantique des Cantiques, hymne d’amour attribué au Roi Salomon.
On associe souvent le génie de Schütz, compositeur protestant actif à Dresde, à celui de son contemporain vénitien Monteverdi, et il est considéré comme le plus important des musiciens allemands avant Jean-Sébastien Bach.
Les sept dernières paroles du Christ sont une série de courtes phrases que le Nouveau Testament, dans la tradition chrétienne, attribue à Jésus alors qu’il se trouvait crucifié. Heinrich Schütz semble avoir été le premier compositeur à se pencher sur ces Sieben Worten qui ont inspiré ensuite de nombreux musiciens. Les motets pour la Passion qui leur sont associés dans ce programme sont des commentaires raffinés et pétris d’une théâtralité très italienne (Schütz a étudié à Venise) sur le sacrifice et la crucifixion.
En contrepoint à ces œuvres pleines d’affliction, Les Cris de Paris réunissent des pièces aux effectifs variés, tantôt a capella, tantôt accompagnées d’instruments solistes, basées sur le texte merveilleux du Cantique des Cantiques, en glanant dans toute la production du compositeur allemand, que ce poème semble avoir accompagné toute sa vie : « Que tu es belle, ma bien aimée, que tu es belle ! »
Geoffroy Jourdain
Parallèlement à des études de musicologie en Sorbonne et à des recherches dans les fonds musicaux italiens de plusieurs bibliothèques européennes, Geoffroy Jourdain s’implique très tôt dans la direction d’ensembles vocaux et fonde, alors qu’il est encore étudiant, les Cris de Paris, rapidement reconnu pour l’audace de son projet artistique, et pour son investissement en faveur de la création contemporaine.
Il s’intéresse à la mise en œuvre de dispositifs de création de spectacles musicaux novateurs, en compagnie de metteurs en scène, de comédiens, de chorégraphes et de plasticiens.
Aux côtés de Benjamin Lazar, il crée de nombreuses formes lyriques et de théâtre musical.
Il est invité par l’Atelier lyrique de l’Opéra de Paris à diriger des ouvrages lyriques (Orphée et Eurydice puis Iphigénie en Tauride de Gluck, Orfeo de Monteverdi), mais également par des ensembles, comme Capella Amsterdam ou le chœur de l’Orchestre Symphonique de Sao Paulo ; François-Xavier Roth lui confie son orchestre Les Siècles (Israël in Egypt de Haendel)…
Il a suscité et créé des œuvres de Beat Furrer, Mauro Lanza, Marco Stroppa, Francesco Filidei, Oscar Strasnoy (dont l’opéra Cachafaz), Ivan Fedele, mais se passionne également pour le répertoire des 17e et 18e siècles et à l’ethnomusicologie.
Sa curiosité pour des répertoires variés et l’originalité de la démarche avec laquelle il les aborde l’ont amené à se produire aussi bien à l’Opéra Comique qu’à l’IRCAM ou à la Cité de la Musique, au festival Présences de Radio-France comme à la Biennale de Venise, à être accueilli en résidence à l’abbaye de Royaumont, aussi bien qu’à l’opéra de Reims, à être un artiste privilégié du festival de Beaune ou de celui de la Chaise-Dieu.
Avec Olivier Michel, administrateur des Cris de Paris, il co-dirige depuis le mois de mars 2015 La Pop (Quai de Loire, Paris).
[COLUMN]
Les Cris de Paris
Créés et imaginés par Geoffroy Jourdain, Les Cris de Paris interprètent principalement le répertoire vocal et instrumental du début du XVIe siècle à nos jours.
Leur démarche artistique est le reflet de la richesse et de la variété des parcours des artistes qui participent à leurs productions ; ils peuvent être quatre comme quatre-vingt, avec parmi eux des compositeurs, des arrangeurs, des comédiens, des metteurs en scène, des instrumentistes, des danseurs, des directeurs d’ensembles, des chefs de chœur, des plasticiens, des créateurs sonores, des pédagogues…
Curieux et passionnés, ils s’investissent avec la même audace dans la redécouverte d’œuvres méconnues que dans l’exploration des potentialités de la voix au sein de la création contemporaine.
Leurs projets musicaux prennent place dans le cadre de concerts, de performances, mais également au sein de productions scéniques mêlant plusieurs formes artistiques (théâtre, danse, lecture..).
La plupart des créations qui jalonnent les saisons culturelles des Cris de Paris mêlent la musique contemporaine à la musique ancienne, les musiques actuelles à la musique baroque et romantique…
Pour l’ensemble de leurs activités, Les Cris de Paris sont aidés par le Ministère de la Culture et de la Communication/Direction Régionale des affaires culturelles d’Ile-de-france au titre de l’aide aux ensembles conventionnés, ainsi que par la Ville de Paris.
Les activités des Cris de Paris sont soutenues par la Fondation Bettencourt Schueller et par Mécénat Musical Société Générale.
Les Cris de Paris bénéficient également d’un soutien annuel de la Sacem, de l’association musique nouvelle en liberté et du soutien ponctuel de la Fondation Orange, de l’Onda, de la Spedidam, de l’Adami, du FCM et de l’Institut Français. Ils sont membres du réseau Futurs Composés, de la Fevis, et du Profedim.
Depuis le mois de mars 2012, ils sont « artistes associés » de la Fondation Singer-Polignac.
Pour l’ensemble de leurs activités, Les Cris de Paris sont aidés par le Ministère de la culture et de la communication / DRAC d’Île-de-France, ainsi que par la Ville de Paris. Ils sont soutenus par la Fondation Bettencourt-Schueller et par Mécénat Musical Société Générale. Les Cris de Paris bénéficient également d’un soutien annuel de la Sacem, de musique nouvelle en liberté et du soutien ponctuel de la Fondation Orange, de l’Onda, de la Spedidam, de l’Adami, du FCM et de l’Institut Français. Ils sont membres de Futurs Composés, de la Fevis, du Profedim. Ils sont « artistes associés » de la Fondation Singer-Polignac.