Chorégraphie Chantal Loïal
Le titre de la nouvelle pièce de Chantal Loïal, Cercle égal demi Cercle au Carré, ressemble à un précis de géométrie dans l’espace.
Avec cette production ambitieuse pour dix danseurs et cinq musiciens, la chorégraphe d’origine guadeloupéenne entend revisiter à sa façon le quadrille, danse de cour importée au XVIIIe siècle par les colons aux Antilles et en Guyane, qui fut à l’origine des danses créoles. Elle met en miroir leurs déplacements en rond et en carré avec ceux de danseurs hip hop. Un choc pour le moins insolite musclé par nombre de points communs. Ces danses se rassemblent autour du cercle, jouent sur des codes vestimentaires précis… Soufflé par la musique live, cet équipage de haute voltige entend faire vibrer un message de beauté et de style au diapason d’une identité plurielle. Avec cette créolisation qui cogne les époques en défiant le temps, Chantal Loïal, interprète remarquée dans la compagnie Montalvo-Hervieu, jette le premier socle de sa recherche sur le patrimoine immatériel des Antilles.
Avec Stéphanie Jardin, Nita Alphonso, Léo Lorenzo, Diego Dolciami, Mario Pounde, Chantal Loïal, Delphine Bachacou, Gaël Cincinnatus et Sandra Sainte Rose
Musiques Damien Groleau, Elise Kali, Igo Drané, Gaëlle Amour et Yann Villageois
Assistante à la chorégraphie Delphine Bachacou
Composition musicale Damien Groleau
Vidéo Yutaka Takei et Christian Foret
Création lumières Paul Argis
Costumes Marine Provent assistée de Gwendolyn Boudon
Scénographie Olivier Defrocourt
Après On t’appelle Vénus, Noir de boue et d’obus et Po Chapé, Chantal Loïal souhaite en 2018, créer une pièce pour huit danseurs et quatre musiciens autour des danses de société.
Les « danses sociales » prennent des formes diverses en fonction des endroits du monde mais elles ont pour point commun d’être des danses divertissantes pratiquées généralement lors d‘un regroupement de personnes. Elles se distinguent de la forme scénique et des danses pensées pour le spectacle, ce qui ne leur enlève pas un certain caractère performatif.
Les danses sociales au coeur du triangulaire Europe – Afrique – Antilles : une histoire de créolisation
La thématique des danses sociales est une suite dans l’exploration du triangulaire Europe – Afrique – Antilles qui traverse l’ensemble des pièces de la compagnie Difé Kako.
Cercle égal demi cercle au carré est une nouvelle entrée, un nouveau regard sur les influences que ces différents endroits du monde ont pu s’insuffler au cours du temps. L’Afrique a reçu les influences de l’Europe avec l’apport des danses telles que le quadrille ou la contredanse et a su mêler ses formes de danse à son propre langage gestuel pour créer de riches et multiples danses sociales. La migration des populations liées à l’histoire de l’esclavage a diffusé le vocabulaire des danses d’Afrique vers les Antilles et vers les Amériques. C’est ainsi que sont nées des danses comme le bèlè ou le gwoka mais aussi plus tard, les danses urbaines comme le hip hop dont l’histoire est en proie à celle des populations noires américaines, descendantes des esclaves. Ainsi, nous partirons de l’Afrique pour voyager vers les Antilles et vers l’Europe.
Nous verrons également à travers l’exploration de ces danses sociales comment le monde s’est créolisé et comment il peut aller encore plus loin dans cette transformation. Cercle égal demi cercle au carré est une invitation à regarder toutes les formes de rencontres et d’altérité qui existent déjà dans la danse. C’est aussi une invitation à pousser plus loin les consciences et l’expérience de cette altération.
La Compagnie Difé Kako
Depuis 1995 date de sa création, la compagnie de danse Difé Kako s’inspire des cultures africaines et antillaises.
Chantal Loïal s’attache à créer un langage chorégraphique basé sur un métissage des danses africaines et antillaises ainsi que sur les répertoires musicaux traditionnels et contemporains.
La compagnie Difé Kako se compose de danseuses possédant une formation de danse pluridisciplinaire (classique, moderne, jazz, danses traditionnelles de l’Afrique de l’Ouest, de l’Afrique Centrale, du Mahgreb, de la Guadeloupe, de la Martinique) et de musiciens maîtrisant différentes percussions et instruments (djembé, dum-dum, les tambours ka, maracas, cha-cha, accordéon, basse, balafon, ti-bwa, steel pan).
La compagnie, toujours à la recherche d’innovation et dans un souci de diversification artistique, développe plusieurs concepts pédagogiques et chorégraphiques pour amener le public à la découverte de cette danse métissée.
Chantal Loïal, chorégraphe
Danseuse dans la compagnie Montalvo-Hervieu (France) et des Ballets C. de la B. (Les Ballets Contemporains de Belgique) et Raphaëlle Delaunay pour la pièce Bitter Sugar, elle dirige sa propre compagnie Difé Kako qu’elle a créée en 1994.
Née à Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe, elle a tout juste six ans quand elle fait ses premiers pas de danse traditionnelle au sein d’un groupe guadeloupéen.
Une passion qu’elle va pouvoir concrétiser avec son arrivée en Métropole en 1977. Elle côtoie les milieux de la danse africaine, puis antillaise et contemporaine. Au fil des années, elle acquiert une maîtrise complète de son art et rejoint le rang des danseurs et chorégraphes professionnels.
A tout moment, et aujourd’hui encore, elle nourrit son expérience de rencontres : Assaï Samba chorégraphe, Lolita Babindamana, chorégraphe du Ballet national du Congo, le Ballet théâtre Lemba, Tchico Tchikaya, chanteur congolais, Kanda Bongo Man, chanteur zaïrois, Georges Momboye, chorégraphe, puis avec José Montalvo et Dominique Hervieu, Jérôme Deschamps et Macha Makeieff.
Avec ces différentes compagnies, elle participe à de nombreuses tournées en France et à l’étranger.
Parallèlement à ses activités de chorégraphe et de danseuse, Chantal Loïal n’a de cesse de transmettre son savoir et sa passion. Elle le fait avec un dynamisme et un enthousiasme intacts, accompagnée des danseuses et des musiciens de la Compagnie, à travers des stages, des cours, des conférences dansées et l’animation de bals antillais. Elle a obtenu en 2008 son diplôme d’Etat de danse contemporaine au CND de Pantin.
En reconnaissance de son parcours de danseuse et de chorégraphe, elle reçoit la légion d’honneur en Mars 2015 des mains du Président de la république, François Hollande.
Production Cie Difé Kako. Coproduction Théâtre de Suresnes Jean Vilar / Suresnes cités danse 2019, Anis Gras-le lieu de l’autre ; Tropiques Atrium-scène nationale, Fort-de-France (Martinique), Le François (Martinique), MAC Créteil, Festival Jazz’Orne et le CCN de Créteil.
Avec le soutien du ministère des Outre-Mer, du FEAC, des DRAC de Guyane, Martinique et Guadeloupe, de la DRAC Île-de-France, de la Caisse des dépôts Antilles Guyane, du Conseil départemental de la Guadeloupe, du DIECFOM, de la Collectivité territoriale de Martinique (CTM), de la Collectivité Territoriale de Guyane (CTG), en Guadeloupe : du Conseil régional et départemental, L’Artchipel, scène nationale / Basse-Terre, du Centre culturel Sonis / Les Abymes, du Centre Culturel Robert Loyson, de La Ramée / Sainte Rose, du MA-CDCN de Guyane. Accueil studio Conservatoire du 13e, CND, Carreau du Temple, Micadanses, FGO Barbara.