• Saison 2019-2020
Salle Jean Vilar
1h45
Dès 8 ans

De Molière
Mise en scène Denis Podalydès de la Comédie-Française

En l’absence des pères, les fils tombent amoureux. Et quand les pères reviennent c’est à Scapin, farceur génial, qu’ils demandent de les sortir de l’embarras.

De stratagèmes en subterfuges Scapin arrange la réalité autant qu’il la complique et tout ça pourrait bien mal finir.
Les Fourberies de Scapin est la comédie la plus italienne de Molière et l’une des plus libres. Sous couvert de farces, il y parle du jeu, du théâtre et de la dure vie de l’acteur, chahuté par une société qui tantôt l’adore, tantôt le maltraite. Cette production de et avec la troupe de la Comédie-Française porte au plus haut cette comédie bien moins légère qu’il n’y paraît. Denis Podalydès livre une mise en scène juste et précise dans une scénographie imaginée par Éric Ruf qui recrée le port de Naples avec un décor tout en jeux de plans et d’étages. Les costumes sont signés Christian Lacroix. La direction d’acteurs est remarquable. « Benjamin Lavernhe incarne un Scapin sobre et virtuose » (Fabienne Darge, Le Monde)
Un spectacle à partager en famille !

Avec Bakary Sangaré Silvestre, Nicolas Lormeau Argante, Benjamin Lavernhe Scapin, Didier Sandre Géronte, Jean Chevalier Léandre, Birane Ba Octave, Elissa Alloula Zerbinette, Claïna Clavaron Hyacinte et les comédiennes de l’académie de la Comédie-Française Salomé Benchimol Carle, Flora Chéreau Nérine

Scénographie Éric Ruf
Costumes Christian Lacroix
Lumières Stéphanie Daniel
Son Bernard Valléry
Maquillages Véronique Soulier-Nguyen
Collaboration artistique et chorégraphique Leslie Menu
Assistanat à la mise en scène Alison Hornus
Assistanat à la scénographie Dominique Scmitt

Notes de travail de Denis Podalydès
Nous sommes au fond d’une cale. Des escaliers sans fin mènent à la scène. Des mâts. Des voiles. Carrelets.
Nécessité d’avoir plusieurs étages, plusieurs niveaux : un tréteau vertical ménageant quantité d’espaces et d’appuis. Poulies, chaînes ? Gréements.
Imaginaire de la voile et de la navigation. Le sac est une voile.
Métaphore du navire et du théâtre poussée à sa plus extrême conséquence.
Scapin, capitaine de ce navire.

[COLUMN]

Note d’intention d’Éric Ruf
Lors de nos premières discussions autour de ces Fourberies de Scapin, Denis Podalydès m’a appris qu’à la création de la pièce, le plateau de Molière était en travaux et qu’il ne restait par conséquent pour le jeu qu’un espace très réduit. S’ajoutait à cela la volonté de Molière qui, lassé des grands divertissements de cour, désirait revenir à un théâtre basé sur l’acteur, à la tradition italienne, celle des tréteaux aux dimensions scéniques naturellement contraintes.
Autant le Scapin de Jean-Pierre Vincent gambadait il y a vingt ans sur les toits de Naples, autant Denis avait l’intuition que pour trouver le sien, il faudrait descendre et s’aventurer dans des bouges du port, les culs de basse-fosse et les lieux interlopes de docks au commerce illicite. J’ai tenté de résoudre cette équation en réduisant l’espace de jeu à l’avant-scène, et en créant au lointain une simple perspective sur la mer, direction de départs sans retour – mais qu’allait-il faire dans cette galère ? Cette petite plage incertaine que l’on sent envahie régulièrement par les eaux sales du port est le décor unique, le royaume de Scapin, son territoire réservé. C’est là qu’il fait affaire, là qu’il traite de sombres tractations, qu’il roule et qu’il échappe, c’est là surtout qu’il venge tous les enfants de la violence des pères en bastonnant Géronte à volonté. Un décor en forme de môle marin sur fond de toile marine. Tréteaux quelque peu améliorés de quelques sorties dans les dessous et les dessus mais préservant et appelant la qualité pure des acteurs de la Troupe.

Denis Podalydès, mise en scène

Formé au Conservatoire national supérieur d’art dramatique (classes de Viviane Théophilidès, Michel Bouquet et Jean-Pierre Vincent), Denis Podalydès entre en 1997 à la Comédie-Française, dont il devient le 505e sociétaire en 2000. La saison dernière, il a été collaborateur artistique pour L’ Événement d’Annie Ernaux, présenté par Françoise Gillard dans le cadre du Festival Singulis, Acomat dans Bajazet de Racine mis en scène par Éric Ruf au Théâtre du Vieux- Colombier, et l’Invité dans Une vie de et mis en scène par Pascal Rambert. Ivo van Hove le met en scène dans Les Damnés créé au Festival d’Avignon 2016 puis Salle Richelieu.
Molière de la mise en scène en 2006 pour Cyrano de Bergerac, il monte Lucrèce Borgia de Victor Hugo, Ce que j’appelle oubli de Laurent Mauvignier ou encore Fantasio de Musset. Il y joue également sous la direction de Jean-Louis Benoit dans Le Revizor de Gogol, obtenant le Molière de la Révélation théâtrale, ainsi que de Claude Stratz (Le Malade imaginaire), Dan Jemmett (La Tragédie d’Hamlet, La Grande Magie), Sulayman Al-Bassam (Rituel pour une métamorphose), Catherine Hiegel (L’ Avare), Jacques Lassalle (Figaro divorce, Il campiello, Platonov) ou encore Galin Stoev, Matthias Langhoff, Philippe Adrien…
Par ailleurs, il met en scène avec Éric Ruf et Emmanuel Bourdieu Le Cas Jekyll de Christine Montalbetti, ainsi que Le Bourgeois gentilhomme de Molière et La Mort de Tintagiles de Maeterlinck (Théâtre des Bouffes du Nord), Fortunio de Messager (Opéra-comique), Don Pasquale de Donizetti et La Clémence de Titus de Mozart (Théâtre des Champs-Élysées).
Au cinéma, il tourne pour Bruno Podalydès, Arnaud Desplechin, Bertrand Tavernier, François Dupeyron, Michel Deville, Michaël Haneke, Xavier Durringer, Noémie Lvovsky, les frères Larrieu, Pierre Jolivet, Alain Resnais et, à la télévision, pour Josée Dayan, Dante Desarthe ou Emmanuel Bourdieu – dont il met en scène Tout mon possible, Je crois ?, Le Mental de l’équipe et L’homme qui se hait.
Il a publié André Amoureux (en écriture collective avec notamment Michel Vuillermoz – Molière de l’auteur 1998), Scènes de la vie d’acteur, Voix off (prix Femina Essai 2008), Étranges animaux (avec le photographe Raphaël Gaillarde), La Peur, matamore, un premier roman, Fuir Pénélope et, en 2016, l’ Album Shakespeare à la Pléiade. Il compte aussi nombre de lectures et enregistrements d’ œuvres de Céline, Proust, Diderot, Rousseau…

« Pour qu’un théâtre de troupe soit brillant, il faut que la troupe le soit, et c’est peu de dire que c’est le cas ici. »
Fabienne Darge, Le Monde
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« Tout l’art de Denis Podalydès est, au fil d’une mise en scène au rythme allègrement alerte, de préserver en permanence le rire. »
Didier Méreuze, La Croix
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« Dans la maison de Molière, Denis Podalydès et la troupe de la Comédie-Française livrent une excellente version des Fourberies de Scapin, drôle, dense, surprenante… mémorable. »
Éric Demey, La Terrasse
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Production Comédie-Française