Texte, mise en scène, chorégraphie et interprétation Kaori Ito
Les représentations de Robot, l’amour éternel sont annulées, pour plus d’informations cliquez ici.
Révélée en 2003 dans un spectacle de Philippe Découflé, la plus française des danseuses japonaises crée depuis douze ans ses propres pièces, cocasses, tendres et passionnantes.
Après avoir récemment questionné ses relations avec son père puis avec son compagnon, elle se penche cette fois sur sa propre existence éparpillée. Comment, de répétitions en représentations et de déplacements en tournées, résister à un planning aussi impitoyable qu’un métronome ? Sur un plateau blanc percé d’ouvertures, son corps apparaît et disparaît par fragments – ici une jambe, là un visage grimaçant, tout autour des moulages de ses membres – tandis que la voix électronique d’un assistant téléphonique égrène les séquences de ses journées millimétrées. Surgissent alors, de cette vie de robot, les seules questions qui vaillent : accepter la mort, donner la vie.
Une performance poétique au propos universel.
Collaboration à la chorégraphie Gabriel Wong
Collaboration univers plastique Erhard Stiefel et Aurore Thibout
Composition Joan Cambon
Direction technique et création lumière Arno Veyrat
Manipulation et régie plateau Yann Ledebt
Design sonore Adrien Maury
Regards extérieurs Julien Mages, Zaven Paré (roboticien), Jean-Yves Ruf
Assistante à la chorégraphie Chiharu Mamiya
Décor Pierre Dequivre, Delphine Houdas et Cyril Trupin
Dans une vie d’artiste, nous sommes très souvent en tournée, en déplacement ; notre vie a l’air très détachée de l’idée d’enracinement. Nous faisons des rencontres très intenses et très brèves. On se dit bonjour et au revoir comme une série de petites morts. J’ai souvent traversé la peur d’être seule dans ce mode de vie presque robotique. Tout se passait très vite et j’avais l’impression de ne jamais avoir de repos.
Au bout d’un moment, j’ai eu besoin de temps de vide, le temps de vide qui fait évaporer les autres temps, le temps de vide qui me fait penser que peut être on peut s’échapper de la mort. Je cherche donc à me mettre dans la peau d’un androïde qui imite les comportements humains à travers ce travail de vider le corps. Après avoir donné naissance à mon enfant et avoir vécu l’accouchement, je sens aujourd’hui que la mort et la naissance sont très proches.
– Kaori Ito
Kaori Ito
Née au Japon, Kaori Ito étudie le ballet classique dès l’âge de 5 ans. A 20 ans, elle part à New York pour intégrer la section danse de l’Université́ Purchase. De retour à Tokyo, elle obtient un diplôme de sociologie et décroche une bourse pour retourner à New York dans le cadre du Programme d’Etudes Internationales pour les artistes du gouvernement japonais. Elle étudie à l’Alvin Ailey Dance Theater.
Dès 2003, elle tient le premier rôle dans la création de Philippe Decouflé Iris. Elle intègre le Ballet Preljocaj pour Les 4 saisons. En 2006, elle danse dans Au revoir Parapluie de James Thierrée et collabore avec lui sur Raoul et Tabac Rouge. Elle assiste ensuite Sidi Larbi Cherkaoui pour le film Le bruit des gens autour avec Léa Drucker et devient soliste dans l’opéra de Guy Cassiers House of the sleeping beauties.
En 2008, elle crée son premier spectacle, Noctiluque, à Vidy-Lausanne. En 2009, elle présente sa deuxième création, Solos, au Merlan à Marseille. Ce spectacle sera recréé pour la biennale de Lyon en 2012. Island of no memories naît en 2010 lors du concours (Re)connaissance. Il obtient le 1er prix et est sélectionné́ pour le programme Modul-Dance du réseau EDN.
En 2012, Aurélien Bory lui consacre un portrait avec Plexus, dont elle cosigne la chorégraphie. Après avoir dansé avec Alain Platel dans Out of Context, Kaori Ito crée Asobi, produit par Les Ballets C de la B. En 2014, elle crée La Religieuse à la fraise avec Olivier Martin Salvan dans le cadre des Sujets à vif au Festival d’Avignon.
Artiste polymorphe, elle réalise également des vidéos (Carbon Monoxide-2004, The sea is calm-2006, Niccolini-2008 avec James Thierrée, Damien Jalet et Niklas Ek), des peintures, et collabore régulièrement au théâtre avec notamment Edouard Baer et Denis Podalydès (Le Cas Jekyll 2, Le Bourgeois Gentilhomme de Molière, L’homme qui se hait d’Emanuel Bourdieu et Lucrèce Borgia de Victor Hugo) pour la Comédie Française.
Entre 2015 et 2018, elle développe un cycle de création qui a donné naissance à une trilogie de l’intime Je danse parce que je me méfie des mots (duo avec son père – 2015), Embrase-Moi (performance avec son compagnon – 2017) et Robot, l’amour éternel (solo sur la solitude et la mort – janvier 2018). Elle reçoit le prix Nouveau talent chorégraphie de la SACD et est nommée chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres. Kaori apparaît également dans Poesía sin fin d’Alejandro Jodorowsky, sorti pour la Quinzaine des réalisateurs à Cannes 2016, et dans Ouvert la nuit d’Édouard Baer.
Cet époustouflant spectacle tente de cerner le temps qui passe trop vite. (…) l’Univers créé est d’une beauté plastique étrange et surréelle. (…) Kaori Ito a mûri. Son humour est ici hanté par les grands enjeux spirituels. La vie, la mort…
Emmanuel Bouchez, février 2018, Télérama
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On pourrait la croire docile, interprète virtuose collant aux styles, dès qu’il le faut, des Découflé, Platel, Preljocaj… Il n’en est rien, Kaori Ito est du bois dont on fait les rebelles, une âme troublante et créative à l’excès.
Nathalie Yokel – février 2018 – La Terrasse
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Production Association Himé – Améla Alihodzic.
Coproductions ADC / Genève, KLAP – Maison pour la danse / Marseille, MA – Scène nationale / Pays de Montbéliard, Théâtre Garonne / Toulouse, Lieu Unique / Nantes, Avant-scène / Cognac, Théâtre de Saint-Quentin-en–Yvelines – Scène nationale, la MAC / Créteil. Partenaires Ministère de la Culture – DRAC Île-de-France, Fondation Sasakawa.
Soutiens Flux Foundation / Genève, Compagnie 111 – Aurélien Bory – La Nouvelle Digue. Remerciements à Théo Touvet.
Kaori Ito est lauréate du prix Danse Aujourdhui – réseau des spectateurs de danse. À ce titre, son projet de création est soutenu par les mécènes de la danse.
L’Association Himé reçoit le soutien de la Fondation BNP Paribas pour l’ensemble de ses projets. Kaori Ito est artiste associée à la Mac de Créteil et au Centquatre à Paris et en compagnonnage artistique avec KLAP Maison pour la danse.