De William Shakespeare
Mise en scène François Orsoni
Représentation annulée, puisqu’il n’est malheureusement pas possible de le reporter cette saison. Nous avons bon espoir de pouvoir vous le proposer à nouveau 2021-2022. Pour connaître les modalités de remboursement ou de report, cliquez ici.
Comment le refus du compromis peut-il devenir le pire ennemi de l’homme politique ? À rebours de tout académisme, le metteur en scène François Orsoni et ses comédiens portent un regard sans concession sur la violence des luttes de pouvoir.
488 avant Jésus-Christ. Rome est confrontée à une crise sans précédent. La population meurt de faim et de rage, tandis que l’ennemi est aux portes de la ville. Un certain Coriolan se hisse au-dessus de la mêlée, devenant malgré lui le héros d’un peuple à la recherche de l’homme providentiel. Mais sa haine de la compromission le mènera à sa perte.
A travers une lecture implacable de l’un des textes les plus foisonnants de Shakespeare, François Orsoni parvient à « faire du plateau une meute de loups, une communauté formidablement belle et agressive, dévorante, cannibale et irrévérencieuse. » De la Rome d’hier au monde d’aujourd’hui, rien n’a changé, ou presque.
❝ Je préfère les servir à ma guise
que les commander à la leur ! ❞
Coriolan
Avec Jean-Louis Coulloc’h, Alban Guyon, Thomas Landbo, Estelle Meyer, Pascal Tagnati
Et bruitage Eleonore Mallo
Lumières François Orsoni et Antoine Seigneur Guerrini
Scénographie et costumes Natalia Brilli
Traduction Jean-Michel Déprats
Rome, an 488 avant notre ère. Ravagée par la famine, la ville voit s’affronter sur le forum le peuple en colère et les sénateurs et généraux patriciens. Le peuple affamé réclame qu’on lui donne du blé. À cette situation de crise s’en ajoute une autre quand les Volsques menacent d’envahir Rome. Dans la lutte contre ces voisins belliqueux s’illustre un certain Caïus Martius qui affronte en combat singulier Tullus Aufidius, le chef des Volsques, et leur inflige une défaite à Corioles. Cette victoire lui vaut d’être baptisé Coriolan. Accueilli en triomphe à Rome, les patriciens le proposent comme candidat au Consulat. Pour cela Coriolan doit se prêter au jeu démocratique en s’adressant au peuple pour justifier sa candidature et, in fine, en obtenir les votes. Ce combattant qui méprise viscéralement la plèbe rechigne à l’exercice où il voit une humiliation. Sa mère, Volumnia, réussit à le convaincre de se présenter devant le peuple. Mais, Coriolan s’y prend tellement mal, qu’après avoir obtenu les voix des plébéiens, il se les met à dos. Excédés, ceux-ci lui retirent leurs votes et demandent son bannissement. Fou de colère, Coriolan s’allie du coup à son ancien ennemi, Aufidius. Il combat désormais aux côtés des Volsques contre Rome. Victorieux une fois encore, à la demande de Volumnia qui lui a été envoyée par les patriciens romains effrayés par la tournure des événements, il renonce à sa vengeance et s’arrête aux portes du Capitole. Face à ce retournement, Aufidius ordonne l’assassinat de Coriolan.
C’est au retour d’un séjour professionnel en Californie que François Orsoni, spécialiste de macroéconomie monétaire, décide de s’inscrire dans une école de théâtre. Il a alors vingt-sept ans et débute comme acteur, avant de s’intéresser à la mise en scène pour présenter successivement L’Imbécile et Le Bonnet du fou de Luigi Pirandello. Sa rencontre avec les comédiens Alban Guyon, Clotilde Hesme et Thomas Landbo, l’encourage à fonder, en 1999, sa propre compagnie : le Théâtre NéNéKa.
Plaçant la parole au centre de sa démarche artistique, François Orsoni et ses acteurs questionnent successivement Pirandello, Pasolini, Boulgakov, Py, Loher, Maupassant, Brecht (Jean La Chance et Baal), Horváth (Jeunesse sans Dieu) et plus récemment Büchner (La mort de Danton) ou Sciascia (Monsieur le Député), ne négligeant pas un théâtre pour tous les publics en adaptant deux livres de Chen Jiang Hong, Le prince Tigre et Le Cheval magique de Han Gan (Contes chinois). Les auteurs qu’il choisit dénoncent chacun à leur manière l’ordre établi et les faux-semblants, ils dérangent et bouleversent en allant aux plus profonds des questionnements et des contradictions de la condition humaine. Le choix de ces textes est aussi très souvent lié aux lieux, intérieurs ou extérieurs, dans lesquels ils seront présentés et bien sûr aux acteurs qui les donneront à entendre. François Orsoni aime travailler avec de longues périodes d’improvisation permettant aux acteurs de créer dans une grande liberté. Soucieux de les faire évoluer dans des scénographies d’une extrême simplicité, il attend d’eux qu’ils deviennent des corps qui disent, au service d’un texte qui parle.
Invité au festival d’Avignon en 2010, ses spectacles sont créés et joués en Corse, puis souvent repris au théâtre de la Bastille à Paris, à la MC93 de Bobigny, ainsi que dans de nombreux Centres Dramatiques Nationaux. Il fut également invité dans des festivals internationaux en Argentine, en Chine, en Italie, en Suisse et en Allemagne.
Création le 6 novembre 2020 au Liberté – scène nationale / Toulon.
Production Théâtre de Nénéka.
Coproduction Spaziu Culturale Natale Rochiccioli – Carghjese, le Théâtre d’Aiacciu, Théâtre de la Bastille / Paris, le Théâtre d’Arles — Scène conventionnée, Le Liberté– scène nationale de Toulon, le Théâtre de Propriano.
Avec le soutien de la Spedidam.
Soutien en résidence de la MC 93, Maison de la culture de Seine-Saint-Denis. Compagnie soutenue par la Collectivité de Corse et la ville d’Ajaccio.
François Orsoni a été sélectionné par la Villa Médicis – Académie de France à Rome – pour une résidence de recherches autour du projet Coriolan.