Chorégraphie Abou Lagraa
Éternelle femme libre et audacieuse, Carmen vit mille vies depuis sa création en 1875. Elle embrasse aujourd’hui une nouvelle destinée grâce au chorégraphe Abou Lagraa, déterminé à la rendre invincible à travers les corps de treize danseurs du Ballet de l’Opéra de Tunis.
Des ponts, Abou Lagraa en construit à tout va. Entre les danses, entre les continents, entre les œuvres aussi. Après la création du Ballet contemporain algérien, c’est avec le Ballet de l’Opéra de Tunis qu’il partage la force de son écriture chorégraphique et de son univers poétique nimbé de ses origines orientales. Séduit par la musique de Bizet tantôt mélancolique, tantôt irrésistible d’entrain, il donne corps à sa propre Carmen. Ou plutôt à toutes ses Carmen. Le chorégraphe, compagnon de longue date de Suresnes Cités Danse, explore avec les treize danseuses et danseurs la force du groupe. Les grands ensembles, visuellement éclatants, ménagent des échappées qui donnent à voir la palette de ces interprètes aux parcours souvent loin de tout académisme. Étourdissant.
Autour du spectacle
Instant poétique avec Josiane
Avec 12 danseurs du Ballet de l’Opéra de Tunis :
Omar Abbes, Houssemeddine Achouri, Fatma Balti, Khouloud Ben Abdallah, Zeineb Bouzgarrou, Hazem Chabi, Kais Harbaoui, Cyrine Kalai, Ranim Kefi, Abdelmonam Khemis, Oumaima Manai, Elyes Triki
Lumières Alain Paradis, Costumes Paola Lo Sciuto, Musique Carmen de Georges Bizet (Morton Gould & his orchestra ; London Symphony Orchestra ; Luka Faulisi & Itamar Golan)
Production Théâtre de l’Opéra de Tunis. Coproduction Annonay Rhône Agglo – saison culturelle En Scènes. Avec le soutien de la compagnie La Baraka, ministère des Affaires culturelles de Tunisie, l’Office National du Tourisme Tunisien – Inspiring Tunisia et de l’Institut Français de Tunisie. Commande du Théâtre de l’Opéra de Tunis dans le cadre du Pont Culturel méditerranéen : coopération franco-tunisienne pour renforcer la professionnalisation des danseurs(seuses) tunisiens(nes).
Abou Lagraa
Abou Lagraa entame sa carrière de danseur-interprète au S.O.A.P. Dance Theater Frankfurt auprès de Rui Horta dont il devient l’assistant pour le Ballet Gulbenkian à Lisbonne.
En 1997, il fonde la Compagnie La Baraka avec laquelle il est successivement artiste associé (Bonlieu, Scène nationale d’Annecy ; Théâtre des Gémeaux, Scène nationale de Sceaux ; Maison de la Danse de Lyon). Rapidement, la renommée de la compagnie franchit les frontières et les tournées s’enchaînent partout dans le monde. En 2010, il crée, avec Nawal Aït Benalla, le premier Ballet contemporain d’Alger dont la création Nya remporte en 2011 le Grand Prix de la Critique « Meilleure chorégraphie de l’année ». En 2013, sa création El Djoudour, ouvre « Marseille-Provence 2013, Capitale Européenne de la Culture ». En 2016, il est nommé Chevalier de l’ordre des arts et des lettres par le Ministère de la Culture.
En 27 ans, Abou a créé une trentaine de pièces et créé pour de nombreuses institutions parmi lesquelles : l’Opéra National de Paris, le Memphis Ballet (USA), le Ballet du Grand Théâtre de Genève ou encore, en 2024, l’opéra Carmen pour le Théâtre de l’Opéra de Tunis.
Depuis 2018 à Annonay, Abou Lagraa et Nawal Aït Benalla ont implanté La Baraka à la Chapelle Sainte-Marie. Un écrin désacralisé, joyau de l’art baroque, réhabilité en studio chorégraphique. Telle une petite « Villa Médicis » pour la danse, en Ardèche, La Chapelle accueille en résidences de création des compagnies de danse françaises et internationales.