Mise en scène et chorégraphie Marc Lacourt
Qui a dit que les serpillères ne savaient pas danser ? Celle de Monsieur Mutt n’hésite pas, elle, à venir jouer avec le danseur sur les traces d’une histoire de l’art revisitée.
Frotter, nettoyer, attendre dans un coin, souvent seule ou à côté du balai… c’est la vie d’une serpillère. Le chorégraphe Marc Lacourt aime bricoler des histoires qui donnent vie aux objets. Ils sortent de leur recoin, d’un placard ou d’une boîte et montrent leurs contours. Certains font un pas de côté, esquissent une danse et sous le feu des projecteurs deviennent les stars de la piste.
L’étonnante serpillère et le non moins irrésistible danseur nous invitent avec bonheur et malice à apprécier la délicatesse du geste, à partager le plaisir d’une danse et à questionner la nature de l’art avec la complicité des enfants.
Un spectacle délicat et burlesque comme un grand jeu où le rire et le plaisir sont toujours présents.
Marc Lacourt en alternance avec Pierre Lison
Production MA compagnie. Coproduction L’échangeur – CDCN Hauts-de-France, La Manufacture – CDCN Bordeaux Nouvelle-Aquitaine, Très Tôt Théâtre – Scène conventionnée d’intérêt national Art, Enfance, Jeunesse / Quimper. Compagnie subventionnée par ministère de la Culture – DRAC Nouvelle-Aquitaine. Avec le soutien de Container – espace de création partagée. Accueil en résidences Théâtre et conservatoire de Vanves, L’échangeur – CDCN Hauts-de-France, La Manufacture – CDCN Bordeaux Nouvelle-Aquitaine, Théâtre Jean Gagnant – CCM Limoges, Très Tôt Théâtre – Scène conventionnée d’intérêt national Art, Enfance, Jeunesse / Quimper, THV Saint-Barthélemy- d’Anjou. MA compagnie bénéficie du soutien du ministère de la Culture – DRAC Nouvelle-Aquitaine (aide à la création) et de la Région Nouvelle-Aquitaine et de la Ville de Bordeaux.
« Les hommes des temps glaciaires ont pénétré dans les grottes pour y dessiner et s’y livrer à de mystérieuses cérémonies dont les parois et les sols portent encore parfois les traces.
Ils ont aussi orné les murs de peintures et de sculptures. Bien sûr, le pourquoi reste encore une énigme.
Mais ce premier geste qui a pu être une griffure sur la terre, un polissage d’une pierre ou une disposition d’objets a continué de bouleverser les hommes qui durant des siècles ont amélioré, détourné, réinventé ce geste artistique et continué de se questionner: pourquoi a-t-on besoin et ont-ils eu besoin de dessiner, sculpter ou danser?
Et puis un jour Marcel Duchamp expose un urinoir, une césure dans l’art. L’artiste n’a plus besoin de fabriquer des œuvres. Elles sont là autour de nous, il suffit juste de tourner la tête, de regarder à l’envers et de les nommer. Il réinvente une autre idée de l’art. L’idée devient art. Mais il reste le geste de tourner, de mettre à l’envers, de frotter, de mettre en équilibre.
Toujours de façon ludique je cherche à jouer avec la complicité des enfants autour de l’idée de l’art, et peut-être comme a pu le dire Beuys d’œuvre qui se déguise, et se devine derrière le tissu qui l’ouvre à d’autres expériences sensibles. J’essaie avec douceur et rire d’accompagner les enfants vers ce mystère de l’art. Qu’est ce qui fait qu’à un moment si court bref ou petit soit il, une danse, un geste, un dessin nous parle si fortement de l’humanité.
Peut-on imaginer un geste plus inutile que celui de faire tenir une feuille A4 en équilibre, une chaise à l’envers ou la roue d’un vélo sur un tabouret? Mais la concentration, la délicatesse, la technique du geste apportent une poésie que je trouve émouvante dans sa persévérance et dans sa volonté à dire le monde. »
Marc Lacourt