Plaidoyer pour une civilisation nouvelle

Ce texte, ces pages, ces dizaines de pages, Jean-Baptiste Sastre les dit, les scande, les martèle avec une conviction, une ardeur telles qu’on les croirait jaillis à l’instant de ses tripes , tant il les as faits siens. Jamais Péguy ne nous a paru aussi brûlant, aussi nécessaire. L’un des spectacles les plus prenants qu’on ait vus depuis longtemps.

Jean-Baptiste Sastre s’attaque cette fois-ci avec fougue, avec passion et abnégation, à Charles Péguy. Il fait entendre cette langue exaltée où la mystique, l’idéologie, la Révolution, la conscience animent la pensée de son auteur, qui devient, soudain, visionnaire lorsqu’il évoque « le monde moderne ».

Sur scène (hors les murs) Jean-Baptiste Sastre, sans effets, sans lumière artificielle, à la diction parfaite et limpide, offre ce texte parfois foisonnant avec toujours cette même intelligence des mots qu’il sert au public attentif.

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Jean-Baptiste Sastre conclut avec Notre Jeunesse le troisième volet d’un tryptique consacré aux défis et espoirs de la société moderne vus par ces grands penseurs du XXe siècle. Le public est touché. La pensée de Péguy est envahissante. On se lève un peu sonné, mais heureux d’avoir partagé cet enthousiasme pour une pensée si politique.

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« Ensemble, ils veulent « offrir le plus d’âme possible, faire en sorte que les œuvres puissent jaillir avec émotion ». Une recette ? «On travaille sans condescendance en faisant attention aux profils particuliers de chaque association. » 

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« Est-ce la clarté et la concision des textes de Simone Weil, est-ce la diction toute empreinte de rythme et de maîtrise de Hiam Abbass ? Toujours est-il qu’on ne sort pas indemne de ce genre de spectacle. Longtemps reste l’impression d’avoir assisté à quelque chose de rare. Une grande rencontre entre deux êtres en symbiose. »

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« Pour ce projet, la comédienne Hiam Abbass est entourée d’un chœur de femmes et d’hommes issus d’associations du territoire. Ensemble ils font entendre la parole de cette étoile filante de la pensée qui disait que « la charité peut et doit aimer, dans un pays, tout ce qui est condition du développement spirituel des individus, tout ce qui participe au beau, toute la poésie qui enveloppe la vie d’un pays ».

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